Le mariage à l’essai

Extraits d’un discours de JPII aux jeunes à Turin et de Familiaris consortio

Le fait que beaucoup de jeunes aient peur de considérer leur propre vie comme un projet impliquant un choix définitif, peut être imputé, en termes généraux, à cette culture au souffle court propre aux pays riches.
On y trouve une sorte de peur de penser, d’espérer, d’agir en grand.
L’éloignement d’une conception religieuse de l’existence et le refus d’un rapport concret avec Dieu, reviennent à enlever à l’homme l’appui, en cas de risque, de la foi et de l’espérance.
Or, seules, elles donnent la possibilité et l’attrait d’un projet définitif, c’est-à-dire orienté vers une finalité absolue et positive.


On « n’essaie » pas un être humain

Une première situation irrégulière consiste dans ce que l’on appelle « le mariage à l’essai », que beaucoup aujourd’hui voudraient justifier en lui attribuant une certaine valeur.
Qu’il soit inacceptable, la raison humaine le laisse déjà entendre par elle-même, en montrant combien il est peu convaincant de parler d’un « essai » quand il s’agit de personnes humaines, dont la dignité exige qu’elles soient toujours et seulement le terme de l’amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre.

L’amour appelle le don total

Pour sa part, l’Eglise ne peut admettre ce type d’union pour des motifs supplémentaires et originaux découlants de la foi.

D’un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne ; une telle donation, d’ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l’amour de charité donné par le Christ.

Et d’un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l’union du Christ avec l’Eglise, union qui n’est pas temporaire ou « à l’essai », mais éternellement fidèle ; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu’un mariage indissoluble.

Cela ne s’obtient pas sans une vraie formation à l’amour authentique et à l’usage correct de la sexualité, capable d’introduire la personne humaine selon toutes ses dimensions, et donc aussi son corps, dans la plénitude du mystère du Christ.