Homélie du 17e dimanche du Temps Ordinaire

12 février 2015

« C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie :

Frères et sœurs bien aimés, nous venons d’entendre, d’écouter la parole de Dieu. Chacun l’accueille avec ce qu’il est, c’est à dire avec ce qu’il porte dans son cœur, avec ses attentes, ses joies et ses peines.
La parole nous demande de prendre de la distance avec nos soucis et nos préoccupations personnelles. La question pour nous maintenant est : « Qu’est-ce que le Seigneur veut nous dire aujourd’hui et qui pourra m’aider à vivre de Sa présence et qui viendra éclairer ce qui est un obstacle entre moi et Dieu.

Dans la première lecture, Salomon - qui vient d’être nommé roi - se sent écrasé par la tâche : comment guider un peuple si nombreux ? Dieu qui accorde la sagesse qui est le don supérieur à tous les autres dons ; il les récapitule tous, d’une certaine manière. Mais ce qui doit nous enseigner, c’est l’attitude de Salomon : il ne demande rien pour lui, mais pour les autres. Il a conscience de la tâche à accomplir, de sa pauvreté. Et par son humilité, il touche le cœur de Dieu. Face à Dieu, l’humilité et la vertu touche le cœur de Dieu plus sûrement que l’intelligence brillante qui essaye de convaincre.

L’humilité est la clef de la vie spirituelle, de la vie d’amitié avec Dieu. Le Seigneur disait à Sainte Catherine de Sienne : Tu es celle qui n’est pas, Je suis celui qui suis. Dieu se suffit à Lui-même et n’a – d’une certaine manière – que faire de nous… mais pourtant, Dieu a voulu la Création et l’homme par amour de l’amour. Et Il n’a pas hésité à se faire l’un d’entre nous, à s’abaisser pour prendre la nature humaine et à donner Sa vie pour notre Salut.

Dieu, c’est le mendiant de l’homme.

« Adam, où es-tu ? »

Lorsqu’une âme est capable d’humilité, Il vient y faire Sa demeure et n’a qu’un seul désir : lui parler, cœur à cœur. Ce que Dieu voit, ce n’est pas la perfection ou la qualité de la personne, mais c’est la vulnérabilité, cette capacité à reconnaître sa faiblesse et à demander à Dieu l’aide nécessaire pour pouvoir avancer dans la vie en la présence de Dieu. Il en va de même pour nous : l’humilité est la racine de la vie chrétienne. Comme Jésus nous l’a dit :

« Apprenez que je suis doux et humble de cœur. »

Cette vertu d’humilité nous introduit dans cette relation avec Dieu qui nous prédispose à la joie spirituelle et au bonheur qui résonnent dans le psaume que nous avons entendu. Ce psaume pourrait accompagner notre prière dans la semaine qui vient, car il est comme un programme de vie. Rappelons-nous :

« Mon partage, Seigneur je l’ai dit, c’est d’observer Tes paroles,
Mon bonheur c’est la loi de Ta bouche, plus qu’un monceau d’or et d’argent.
Que j’ai pour consolation Ton amour, Tes promesse à Ton serviteur.
Que vienne à moi Ta tendresse et je vivrai.
Ta loi est mon plaisir.

Aussi j’aime Tes volontés, plus que l’or le plus précieux.
Je me règle à chacun de Tes préceptes,
Je hais tout chemin de mensonge.
Quelles merveilles Tes exigences, aussi mon âme les garde.
Déchiffrer Ta parole illumine et des simples comprennent. »

Comment trouver le bonheur et qu’est-ce que ce bonheur que nous recherchons tous ?
Dieu seul - Lui l’auteur de la vie, qui nous a créés pour Lui – Lui seul peut nous donner la béatitude que nous recherchons. Connaître Dieu et le début et l source du bonheur. Certains pourraient dire : « Si c’est ça le bonheur, quand on voit comment les Chrétiens vivent, ils ne respirent pas vraiment de la joie ! » Les saints sont les meilleurs témoins de la joie chrétienne. Malgré leurs épreuves, ils étaient des hommes et des femmes joyeux et libres, parce que leur cœur était fixé en Dieu, et qu’ils participaient déjà à la vie de Dieu. Face au monde et à l’esprit du monde, les Chrétiens sont confrontés au mal et au péché.
Et cet affrontement leur donne extérieurement une gravité, alors qu’intérieurement, ils sont joyeux comme le Christ l’était. Alors que ceux qui ne veulent pas connaître Dieu « s’éclatent » extérieurement, mais sont tristes à en mourir intérieurement.
Comme nous l’avons entendu dans sa lettre aux Romains, Saint Paul nous le dit :

« Quand les hommes aiment Dieu, Lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de Son amour. »

Avoir la Foi est le don le plus précieux que nous pouvons avoir : nous savons d’où nous venons et où nous allons. Nous savons que nous ne sommes pas seuls, que Dieu marche avec nous, en notre compagnie. Vous connaissez l’histoire des pas dans le sable ?
Un homme se promène le long de la mer sur le sable humide en compagnie de Jésus. Se retournant, il voit l’emprunte de ses pas et de ceux de Jésus. Et par moments, il ne voit qu’une seule emprunte de pas. Il se rend compte qu’à chaque fois qu’il avait des difficultés dans sa vie, il n’y avait qu’une seule emprunte. Se tournant vers Jésus tout peiné, il lui fait part de son observation, et Jésus de lui répondre : « C’est moi qui te portais à ce moment-là ».

Le Chrétien doit prendre conscience qu’il n’est jamais seul. A nous, frères et sœur, de prendre conscience de cette proximité avec le Christ Jésus qui ne désire qu’une seule chose : nous faire entrer dans le Royaume de Dieu qui a été préparé pour nous. L’évangile nous en donne la certitude : le Royaume des Cieux est préparé pour ceux qui croient. Il est un don gratuit offert à tous par Dieu : à nous de le vouloir.

Ce bien est paradoxal : celui qui trouve le Royaume des Cieux vend tous ses biens terrestres pour acquérir ce trésor. Tout l’or du monde ne peut acheter l’amour. Celui qui accueille la Foi se détourne des biens de ce monde dans la mesure où il sait qu’ils ne seront pas utiles pour entrer dans le Royaume.
Un prêtre disait un jour à ses paroissiens :

C’est vrai ! Tout ce que nous avons amassé en ce monde, nous le laisserons. Nous n’emporterons avec nous que l’amour, et nous serons jugés sur l’amour, nous dit Saint Jean de la Croix.
Ne pas laisser son cœur s’accaparer par les biens de ce monde pour rester libre et maître de soi. Surtout, pour suivre Celui qui veut nous faire entrer dans Son Royaume. C’est pour cela, frères et sœurs, que nous serons sages de la sagesse de Dieu si nous sommes pauvres sans rien désirer d’autre que le bonheur des autres et l’adoration de Dieu.
Et l’humilité nous fait demander à Dieu ce qui nous est nécessaire pour Le connaître et l’aimer dans une relation de simplicité comme la Vierge Marie nous le dévoile dans son Magnificat. Marie a été toute relative à Dieu dès Sa conception, c’est à dire qu’Elle n’a jamais dressé entre Elle et Dieu un voile qui l’aurait empêchée d’accueillir la volonté divine. Entre Dieu et nous se dresse le péché, mais aujourd’hui, c’est la croix de Son fils qui domine et qui nous rappelle combien nous avons été aimés et du pardon et de la miséricorde qui nous ont été donnés. Levons les yeux vers Celui qui nous sauve, Il est le Royaume promis à tous ceux qui l’accueilleront,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Premier livre des Rois 3,5.7-12.
  • Psaume 119(118),57.72.76-77.127-128.129-130.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,28-30.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 13,44-52 :

Jésus disait à la foule ces paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Avez-vous compris tout cela ? » - « Oui », lui répondent-ils.

Jésus ajouta : « C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »