Les étapes du deuil

Conférence dans le cadre des haltes spirituelles pour femmes d’Ottmarsheim

Par le Père Pierre-Marie -

La perte d’un être cher, parent, enfant, ami, est une souffrance que nous sommes chacun appelés à vivre tôt ou tard. La mort fait partie de la vie, mais elle est une grande souffrance, elle nous semble souvent injuste.

D’autres situations peuvent engendrer la nécessité de vivre un deuil : l’impossibilité d’avoir un enfant, l’accueil d’un enfant handicapé, la fin d’un projet, etc.

Le Père Pierre-Marie nous propose de nous arrêter sur les différentes étapes que doivent traverser les personnes touchées par le deuil, sur le plan psychologique, puis sur le plan spirituel.

Écouter la conférence :

Père Pierre-Marie

I - Cinq étapes du deuil.

Le Père Pierre-Marie part du travail d’une psychologue américaine, Elisabeth Kübler-Ross, qui déterminait 5 étapes dans le deuil.

- 1re étape : le choc, le déni. Étape où les sentiments sont absents, ils n’ont pas leur place.

- 2e étape : la colère, la culpabilité, le questionnement, le sentiment d’injustice.
La mort est injuste, elle est une violence. Nous ne sommes pas faits pour la mort.

- 3e étape : le chantage, le marchandage : on essaye de trouver un responsable.

- 4e étape : la dépression, grande tristesse. Impression que le deuil ne finira jamais, que plus rien ne vaut la peine : à quoi bon ?

- 5e étape : l’acceptation. L’endeuillé reprend le dessus, pourra vivre encore de la tristesse de ce deuil, mais sa vie est réorganisée, en fonction de cette perte.
La personne a repris un mode de fonctionnement normal. Mais cela peut prendre des années.

Une bonne façon de traverser un deuil est de comprendre ce que l’on vit, et de partager ses sentiments avec un proche ou des personnes qui vivent un deuil : il faut prendre le temps de vivre son deuil.

Pendant la période de deuil, la personne endeuillée peut développer des attentes nouvelles vis-à-vis de son entourage : besoin d’attention, de distraction, d’isolement, de calme, de sollicitude.

Le deuil peut briser notre capacité de relation sociale, provoquer un repli sur soi-même.

Dans le christianisme, tout est tourné vers la vie. Si je n’ai pas été assez attentif à l’être décédé, attentionné envers cette famille touchée, c’est le moment de changer cela. Il y a un sursaut à avoir, une reprise en main pour se tourner vers la vie. Il faut la rechoisir, elle continue. C’est un acte de foi. La personne décédée est à nos côtés.

La mort, c’est « la vie » : nous sommes des êtres finis.
Chaque étape qui suit la mort d’un être cher devra être vécue vraiment, célébrée (la veille du corps, la mise en bière, …) afin de vivre ce deuil.

II - Le rôle de l’accompagnateur externe.

La bonne volonté ou le bon cœur ne suffisent pas. Dans les paroisses, souvent, de bonnes formations sont proposées, il est nécessaire d’être un minimum formé pour faire de l’accompagnement de deuil.
Le médiateur peut identifier le positionnement de la personne touchée, l’étape à laquelle elle en est, afin de pouvoir l’aider au mieux.

III - Les aspects spirituels.

La confiance en Dieu est importante. La personne qui nous a quittés est dans les mains du Seigneur.
La vie ne se termine pas avec la mort.
Nous pouvons associer notre peine à celle de la Vierge Marie au pied de la Croix.

Après la mort d’un proche, nous pouvons vivre autrement les liens avec lui, dans la foi.
Il faut prendre conscience de cette vie éternelle.

La mort a quelque chose d’absurde, mais cet absurde-là, le Christ l’a pris avec Lui.

L’Église s’est désengagée de ces étapes-là. Elle doit garder sa place dans ces moments-là, ce sont les derniers lieux d’évangélisation acceptés par la société.
Seule l’Église, en France, peut répondre aux questions concernant la mort, et avoir les mots nécessaires pour vivre ces épreuves.

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