Homélie de la fête du Baptême du Seigneur

11 janvier 2011

« Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

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Texte de l’homélie :

« Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. »

L’Avènement du Christ dans sa Nativité, dans son Épiphanie et dans son Baptême souligne que le Christ est venu pour juger les nations. Dieu est venu pour juger les hommes. Mais ce n’est pas tel un verdict posé sur l’humanité. Le jugement de Dieu ne vient pas condamner, il vient relever. La justice de Dieu vient élever l’homme, dans un seul but : transformer la malédiction des origines en bénédiction, restaurer la communion de l’homme avec son Dieu. Ce qui a été abîmé par nos premiers parents doit absolument être restauré pour la vie de l’homme et la gloire de Dieu.

La justice de Dieu est finalement d’ajuster l’homme à la mesure de cœur du Créateur.
L’Incarnation de Dieu rend Dieu accessible. L’abaissement de Dieu jusqu’à la mort et la Résurrection de son fils bien aimé permet à l’homme d’être re-dimensionné pour devenir à la mesure de Dieu, ce pour quoi il était fait.

Le Baptême du Christ en est une figure essentielle. On peut imaginer la scène : une immense foule de pêcheurs, tous en file indienne, vient se faire baptiser par Jean. Les uns après les autres, ils sont plongés dans l’eau pour être lavés de leurs fautes, pour être soulagés de la souillure du péché.
L’eau, une fois pleine de tous ces péchés peut enfin être visitée par Celui qui vient en dernier, tout au bout de la file, le Christ, Jésus. Il vient se charger de la boue du monde. Comme le samedi saint Il est allé visiter le plus profond des Enfers pour emmener avec Lui tous ceux qui attendaient dans la mort d’être sauvés.

C’est le moment, pour Jean et moi, pour toi et moi, d’accomplir le plan divin. Pas seulement les promesses de l’ancien testament. Bien plus : c’est le moment de finaliser les dessins de Dieu depuis toute éternité. C’est l’heure, c’est le moment favorable de sauver l’homme et de le restaurer dans sa beauté originelle.

Ainsi, la justice n’est pas tant l’observation par les hommes des commandements de Dieu, mais l’intervention salvifique de la miséricorde de Dieu. Ce Dieu qui se penche sur la misère de chacun de ses enfants, avec attention.
Dieu se fait serviteur de la vocation à la vie heureuse de l’homme. Dieu, aussi puissant soit-il, est limité par notre bon vouloir. La justice de Dieu est totalement réalisée, tout nous a été donné mais elle ne pourra être effective en nous seulement le jour où nous l’accueillerons.
C’est ce qui se passe lorsque des parents demandent le baptême pour leur enfant nouveau-né : ils profitent de la justice de Dieu, ils mettent cet enfant à la dimension de Dieu.

Nous cherchons l’efficacité du Baptême de Jean ? Le Christ, Lui, le prend sur Lui, comme s’il le saisissait pour y greffer une efficacité justifiante, totale, et pour toujours, sur sa propre personnes en y ajoutant le présence du Père et du Saint Esprit.

Finalement, c’est la Trinité toute entière qui se met au travail pour reprendre l’œuvre de la Création.. Alors, le petit pécheur pardonné et justifié que je suis est bien plus grand, bien plus beau, bien plus riche que le vieil Adam, parce qu’il a coûté cher à l’amour de Dieu.

Avec Jean le Baptiste, levons les yeux vers Celui qui nous a justifié, que nous avons transpercé, parce que « Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. »

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 42,1-4.6-7.
  • Psaume 29(28),1-2.3ac-4.3b.9c-10.
  • Livre des Actes des Apôtres 10,34-38.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 3,13-17 :

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait :
— « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit :
— « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.

Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »