Une belle conversion par l’intercession du Père Lamy

Témoignage de la vocation d’un frère SJM

Pourquoi je crois à l’intercession du Père Lamy ? Parce qu’une suite de rencontres et d’événements incroyables de convergence ont eu raison de ma résistance à l’appel à la vie religieuse…

Je crois vraiment que ma vocation est un miracle, c’est à dire qu’elle ne s’explique pas sans une présence et un dessein de Dieu. Je crois aussi que Dieu écrit droit avec des lignes courbes.

Voici une histoire drôle qui illustre bien mon cheminement.


"Moïse, Jésus et un vieillard jouent au golf.

Moïse prend son club et envoie sa balle. Elle monte en l’air et tombe…. dans le lac ! Moïse lève son club et les eaux s’ouvrent, lui laissant le passage pour faire un nouveau coup.

Jésus prend son club et il envoie la balle dans le lac, où elle tombe sur une feuille de nénuphar. Jésus se met à marcher sur l’eau, et donne le coup suivant.

Le vieillard prend son club et, d’un geste affreux, celui de quelqu’un qui n’a jamais joué au golf de sa vie, envoie sa balle sur un arbre. La balle rebondit sur un camion puis à nouveau sur un arbre. De là, elle tombe sur le toit d’une maison, roule dans la gouttière, descend le tuyau, tombe dans l’égout d’où elle se trouve lancée dans un canal qui l’envoie dans le lac mentionné ci-dessus. Mais, en arrivant dans le lac, elle rebondit sur une pierre et tombe finalement sur la berge où elle s’arrête. Un gros crapaud qui se trouve juste à côté l’avale. Et soudain, dans le ciel, un épervier fond sur le crapaud et l’attrape ainsi bien sûr que la balle. Il vole au-dessus du terrain de golf, et le crapaud, pris de vertige, finit par vomir la balle… juste dans le trou !

Moïse se tourne alors vers Jésus et lui dit : « Tu sais, j’ai horreur de jouer avec ton père ! »".

Cette histoire c’est aussi la mienne. Car rien ne semblait faire croire que je serai religieux un jour. Mais après coup, je dois m’incliner devant l’enchaînement des événements et des rencontres qui m’ont conduit à suivre Jésus de plus près.

Bref je sais que ma vocation ne vient pas du fait que j’étais un petit saint :

« C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n’y a pas à en tirer d’orgueil. » (Ep 2, 8-9a)

J’étais aussi un enfant et un adolescent heureux et gâté, mais pas du tout attiré par l’aumônerie ou les groupes pieux. Rétrospectivement je me souviens que c’est à la Courneuve (là même où le Père Lamy a été curé pendant 23 ans) vers l’âge de 12 ans que j’ai prié ma première dizaine du chapelet. J’étais un peu contraint et forcé car véhiculé par une famille très pieuse qui aimait prier le chapelet sur la route et même en faisant le plein ! (c’est pourquoi je me souviens de la Courneuve, par sa fameuse aire-station de carburant…)

Ma grand-mère paternelle qui vivait avec nous a joué un rôle déterminant dans ma vocation. En effet, elle priait beaucoup et notamment un prêtre défunt du diocèse de Paris : Le Père Lamy, que j’ignorais à l’époque. Le miracle se situe bien là, car j’ai su que ma grand-mère connaissait et priait le Père Lamy seulement une fois que j’étais frère !

Or c’est tout à fait par hasard que j’ai découvert le Curé de la Courneuve. En effet à l’âge de 22 ans j’ai effectué un stage pour une entreprise en Argentine, à cette époque, très attiré par les filles. Dans l’avion j’ai fait connaissance avec deux demoiselles très charmantes qui m’ont laissé leur adresse. C’était des missionnaires de l’œuvre Point-Cœur (des jeunes envoyés par l’Église pour témoigner de l’Amour de Jésus aux enfants délaissés). Je suis donc allé les visiter.

J’étais au bout du monde à 500 km de la ville où je travaillais (Buenos-Aires) et à 10 000 km de mon village. C’est là où j’ai rencontré pour la première fois des frères Serviteurs de Jésus et de Marie qui partageaient la même mission que mes deux nouvelles amies. En repartant je me suis dit intérieurement : « Regarde bien cette ville car dans quelques jours tu rentreras en France et tu ne verras la reverras plus jamais. »

De retour en France, alors que je terminais mes études de commerces, je me suis dit que cela ferait bien pour un futur emploi d’avoir une expérience avec « Point-Cœur », dans mon souci habituel de faire carrière. Je me suis rendu à l’abbaye d’Ourscamp pour que les frères me préparent à partir à mon tour comme missionnaire pour un an.

L’abbaye d’Ourscamp est seulement à 40 km de chez moi, alors que les seuls frères que je connaissais, je les ai rencontrés à 10 0000km de là ! Vous voyez les détours que le Seigneur m’a fait prendre : partir à plusieurs milliers de km pour faire en sorte que la trajectoire de ma « balle » reviennent à si près de chez moi…

Le Seigneur écrit droit avec des lignes courbes !!

C’est au cours de ma préparation pour partir que le Seigneur a continué de travailler mon cœur. Lors d’un enseignement du Père Jean, SJM, sur la place et le rôle de Marie dans la vie d’un chrétien, j’ai fait l’expérience de la tendresse et de l’Amour de la Vierge-Marie pour moi.

Lors de la confession qui a suivi, j’ai pleuré des larmes de regret profond pour mes péchés et j’ai à nouveau fait l’expérience de la tendresse de Dieu. De même lors de la l’Eucharistie qui a suivi. En fait, pour moi qui étais sur la défensive concernant la Foi, j’ai été guéri petit à petit de mes doutes. Dieu existe-t-il, se donne t-il dans l’Eucharistie etc.

Avant de partir je répondais à une dame de mon village qui me disait : « tu vas devenir prêtre ou religieux » que les poules auront des dents avant que cela ne se réalise ! En fait l’expérience de vie au Point-Coeur, la beauté des enfants et des pauvres rencontrés en Argentine, ont fait naître en moi une profonde reconnaissance pour tout l’amour que j’avais reçu en famille. La Vérité et la beauté de l’Évangile devenait réalité sous mes yeux à travers les enfants et les pauvres rencontrés et qui sont devenus mes amis, ma famille, ces visages qui illustrent des phrases telles que :

« Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, le royaume des cieux et a eux »
« Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés »
« Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ».

De fait, cette joie profonde que j’ai expérimentée auprès des petits et des pauvres a été le véritable appel de Dieu à le suivre. Puisque vivre l’Évangile est si beau à en pleurer, je veux donner ma vie pour l’Évangile, je veux pleurer de Bonheur toute ma vie.

A la fin de mon année au service de Point-Cœur j’ai demandé à devenir frère. Les poules ont eu des dents ce jour-là, puis elles sont mortes… mais moi je suis toujours religieux. Une de mes tantes en l’apprenant m’a félicité et ma dit : « Bravo tu as choisi la voie Royale ! »

Plus le temps passe et plus je suis reconnaissant à la prière de ma grand-mère et à la miséricorde de la Vierge-Marie qui a bien voulu m’appeler à servir son fils dans une congrégation voulu par elle.

Puisse ma vocation continuer de s’affermir, je compte sur vos prières.

Le Père Lamy n’est pas sans me parler :
Il aime la campagne, il passait du temps dans les bois étant jeune, moi aussi.
Il doit tout à la Vierge-Marie, moi aussi.
Il aime évangéliser les enfants et les jeunes, moi aussi.
Il était paresseux et timide étant jeune, (lui c’est la Vierge-Marie qui lui a dit, moi elle m’a rien dit),
Il aime sa famille de la terre, il a vu ses parents au Ciel, moi aussi, j’aime ma famille et je donne ma vie pour qu’ils vivent pour toujours auprès de Dieu.

Voilà où se situe le miracle : J’étais un enfant coléreux, il m’arrivait de piquer des grosses crises, et je remercie le Seigneur de m’avoir donné un papa qui a su calmer mes colères. Or Jésus me demande d’être doux.
J’étais un enfant solitaire, je passais la plupart de mon temps libre dans les bois avec mon fusil et mon chien. La chasse était ma passion. J’étais tellement solitaire et timide que je n’ai jamais voulu évoluer dans le scoutisme. Imaginez en plus que les Louveteaux doivent obéir à leurs chefs !… Or Jésus m’appelle à être fraternel et obéissant.
J’étais un enfant assez indépendant donc, et pas très priant. Je savais bien mon « Je vous salue Marie » et mon « Notre Père », mais hormis la messe du dimanche je ne faisais ni ma prière du matin, ni ma prière du soir.
Je me moquais bien de mes camarades plus priants que moi et j’essayais de les déstabiliser. Or Jésus m’appelle à prier sans cesse, seul ou avec mes frères de communauté.
J’étais un enfant pas très stimulé par les études et le travail, plutôt paresseux. Or Jésus m’appelle à me donner sans compter et à développer mon intelligence.
J’étais un adolescent très attiré par les filles et pas tellement par la chasteté et la pureté du cœur. Or Jésus m’appelle à lui donner un cœur chaste et pur.
J’étais un adolescent attiré par la réussite professionnelle et un salaire confortable, or Jésus m’appelle à vivre dépendant de mes frères et libre de tout bien.

Quand je dis « j’étais » , il y a évidemment toujours un peu de mon enfance et de mon adolescence en moi : je suis toujours moi-même, mais autrement…