(7) Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Enseignement de la halte spirituelle pour femmes (Mai 2021 - Ourscamp)

Que ce soit dans Saint Matthieu ou dans Saint Luc, les Béatitudes sont énoncées dans un certain ordre, et il est bon de se rappeler qu’elles découlent les unes des autres. Ainsi être artisan de paix suppose tout un cheminement pour arriver à un lien intime avec le Seigneur.
Dieu vous prendra comme Ses enfants. C’est la récompense maximale car on ne peut pas imaginer une plus grande intimité avec Lui.

L’artisan de paix est à entendre au sens de « faiseur de paix », comme le Seigneur le fait lui-même. Cette promesse est comme une anticipation du Paradis et elle nous en montre le chemin.

Père Éric

Seule l’acquisition de cette paix permet de vivre la huitième béatitude, autrement dit de recevoir la persécution comme un bonheur et non une disgrâce. Après avoir médité sur la promesse de la béatitude des artisans de paix, je regarderai la paix sous des facettes différentes.

La promesse de cette béatitude

Cette béatitude nous mérite le titre si beau de Fils de Dieu, c’est la récompense maximale. Et l’on peut se demander quel est le rapport entre ce titre de « fils de Dieu » et le fait d’être artisan de paix. Cette promesse est comme une anticipation du Paradis et elle nous en montre le chemin.

Qu’est-ce que la Paix ?

« La paix est la tranquillité de l’ordre. » (Saint Augustin)

Cela suppose d’être en paix avec Dieu, en paix avec soi-même, en paix avec autrui, en paix avec l’existence et avec la vie.

Dans la bible, le mot shalòm qui veut dire paix, va toutefois au-delà de la simple tranquillité de l’ordre. Il indique également le bien-être, le repos, la sécurité, le succès, la gloire, il est synonyme de salut et de bien :

« Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles qui annonce le salut. » (Is 52, 7)

La paix de Jésus et la paix du monde

Les distinguer pour arriver un rapport pacifié avec Dieu, afin de faire Sa volonté.

« Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » (Jn 14 ;27)

La paix serait-elle l’absence d’effort et de lutte, l’absence de frustration et d’inquiétudes, sans différences à surmonter ni de difficulté à aimer son prochain ?

Quelques caractéristiques des « artisans de guerre »

Ils sont marqués par la pratique de l’humiliation et de la domination, de l’injustice et de la jalousie, l’incapacité à assumer les frustrations et l’habitude du non-dit et de la calomnie.

Comme le disait Jean-Paul II dans son message pour la paix du 1er janvier 1984 :

« La guerre prend naissance dans le cœur de l’homme. »

Être dans la paix pour être artisan de paix

Pour être artisan de paix, il faut travailler à être en paix pour la rayonner, à être en paix avec soi-même, et toujours recourir à la grâce de Dieu.

Sainte Thérèse d’Avila savait trouver la paix dans la prière :

« Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, tout s’en va, Dieu demeure. que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, la patience tout obtient. Qui est en Dieu rien ne lui manque. Dieu seul suffit. »

Comment "faire" la paix ?

Si la paix est d’abord un don de Dieu, elle est aussi une œuvre à construire.
On peut ainsi distinguer trois sortes de "faiseurs de paix" : les pacifistes, les pacifiques, les artisans de paix.

« L’artisan de paix, selon la béatitude de Jésus, est celui qui recherche le bien de l’autre, le bien complet de l’âme et du corps, aujourd’hui et demain. » (Benoît XVI, 1er janvier 2013)

Nous pouvons prier l’Esprit Saint de nous donner la paix, qu’il fasse de nous des instruments de Paix avec la Prière de St François d’Assise).

“Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.”