Homélie de l’Ascension de Notre Seigneur

7 juin 2011

Homélie de Père Samuel

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Texte de l’homélie :

« Et moi dit Jésus, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Jésus prépare son Église pendant 40 jours.
Cela fait 40 jours que nous célébrons les événements de Pâques. Ce temps se termine avec l’Ascension et la Pentecôte.

Pour les apôtres, c’est un temps d’adoration et en même temps un temps de doute. Un temps de révélation et de dévoilement. Un temps d’illumination et d’envoi en mission. En effet, il leur revient d’achever la mission du Christ. Comment ? En faisant entrer toutes les nations dans le Royaume par le baptême. Ils en reçoivent la mission et le pouvoir.
Cette fête de l’Ascension veut célébrer la gloire de Dieu. Parce que le Christ chargé de son humanité va retrouver sa place au sein de la Trinité. Mais aussi l’inauguration de la mission de l’Église, de notre mission, signe d’espérance pour nous, où notre humanité voulue par Dieu, elle qui était à son image, se met en marche bon an mal an vers ses origines et vers sa fin : Dieu.

Dans la première lecture, l’ordre est donné aux apôtres de ne pas quitter Jérusalem, et d’attendre ce que le Père avait promis. Saint Luc précise le contenu de la promesse :

« Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous c’est dans l’Esprit Saint que je vous baptiserai dans quelques jours. »

Et cette première annonce dans la bouche du prophète Joël

« Je répandrai mon Esprit sur toute chair. »

Dieu a besoin de hommes pour réaliser son projet de Salut. Le secours de Dieu est arrivé par Jésus, le Christ. Mais maintenant, il reste aux hommes la liberté d’y participer, d’y entrer, d’en profiter pleinement et d’y faire entrer ceux qui n’ont pas été témoins. Pour cela ils seront aidés par l’Esprit.

« Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins. »

Entre le temps du don du Saint Esprit, et l’avènement définitif du Royaume (La Parousie), il demeure le temps du témoignage. La gloire de Dieu s’est manifestée à Jérusalem. Et maintenant il appartient aux apôtres d’aller porter la Bonne Nouvelle à l’humanité toute entière.

« Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, mais pas seulement : jusqu’au bout, jusqu’aux extrémités de la Terre. »

C’est ainsi que les baptisés sont rendus participants à ce mystère du projet de Dieu qui un jour, on en est sûr, sera étendu à l’humanité toute entière.
Jésus a pris le temps de leur expliquer. Mais il ne s’agissait pas là de nourrir leur intelligence, pas seulement, parce que cela ne suffit pas, parce que c’est folie aux yeux des hommes.

Pour Saint Paul, le voile s’est levé. Il parle du dévoilement, de l’illumination.

« Qu’Il ouvre votre cœur à sa lumière, pour vous faire comprendre l’espérance que donne son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec ses fidèles. »

Saint Paul se sent riche de cet héritage, il se sent fort, audacieux jusqu’à la mort. Lui-même fait l’expérience de cette sagesse, sagesse inaccessible à l’homme si Dieu ne vient pas la lui révéler.

Le doute des apôtres cède la place à la foi et à l’action de grâce. Rien ne peut plus leur faire peur, car la mort est vaincue par le Christ, et Lui-même a ouvert les portes du Ciel. Toute espérance est permise, offerte même.
Les disciples du Seigneur sont déjà associés au triomphe de leur maître qui est ressuscité.
La puissance infinie que le Père déploie sur tous les croyants, c’est la force même, le pouvoir, la vigueur qu’il a mis en œuvre dans le Christ quand Il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’Il la fait asseoir à sa droite dans les Cieux.
D’une certaine manière, les apôtres sont appelés à vivre une résurrection intérieure.

Pour nous, il ne nous reste plus que cet ordre :

« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »

Il y a urgence de plonger l’humanité tout entière dans la Trinité. Sans s’inquiéter du résultat, car c’est au nom de Dieu que nous agissons. C’est au nom de Dieu que nous sommes appelés à témoigner.

Demandons la grâce à Dieu qu’apparaisse sur nos visages cette espérance. Émerveillons-nous d’être associés au triomphe de Dieu et de son Royaume. Peut-être est-il bon de faire mémoire, pour nous même, du chemin déjà parcouru, pour espérer pour ceux qui n’espèrent plus.
Demandons à la Vierge Marie de veiller sur notre foi vacillante et sur nos doutes. Qu’Elle nous partage sa constance dans son amour, son offrande dans sa générosité. Ainsi le monde saura que Dieu est parmi nous comme Il l’a promis :

« Moi, dis le Seigneur, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Amen !


Référence des lectures du jour :

  • Livre des Actes des Apôtres 1,1-11.
  • Psaume 47(46),2-3.6-7.8-9.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,17-23.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28,16-20 :

Au temps de Pâques, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde."