Homélie du 6e dimanche du temps ordinaire

15 février 2017

« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis… »

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Texte de l’homélie :

Frères et sœurs,

Voilà toute une série de prescriptions à travers ces lectures, assez impressionnantes.

Le livre de la Sagesse dans la première lecture nous remet face aux choix fondamentaux :

« La vie et la mort sont proposés aux hommes, l’un ou l’autre leur est donné selon leur choix. »

Il y a comme une sorte de décision à prendre dans nos vies.

La vie repose sur des choix

Dans toute vie il y a trois choix à faire :

  • Le choix de Dieu dans sa vie : est-ce que je me mets oui ou non à la suite du Seigneur Jésus comme chrétien, comme disciple ? C’est un vrai choix, même si on a reçu une éducation chrétienne et qu’on a baigné dedans, il y a à reprendre la foi de ses ancêtres et la prendre pour soi. C’est une décision.
  • Le choix d’état de vie : l’Église reconnait deux formes d’état de vie, l’état de vie matrimonial et l’état de vie d’une forme consacrée, qu’elle soit sacerdotale, monastique ou dans un institut séculier.
  • Le choix professionnel.

De ces trois choix il en va de suivre le Seigneur ou pas, cela impacte notre vie de façon considérable.
Par exemple le temps passé au travail impacte votre relation à Dieu, votre relation de couple.

De nos choix découle notre façon d’agir

C’est bien de voir les choses dans l’unité.
La maturité vient de cette unité intérieure qui va faire que ces choix vont nous unifier.
Alors que le monde agit par distraction, par éparpillement, par force centrifuge, Dieu agit par attraction, par unification de nous-mêmes.
C’est cette grâce que nous avons dans la vie spirituelle de découvrir cette unité intérieure qui nous permet de poser des bons choix qui nous rendrons heureux. De ces choix-là découle certaines manières d’agir.

La foi n’est pas d’abord une morale, c’est d’abord une rencontre personnelle avec le Seigneur et de cette rencontre avec le Seigneur découle une manière d’agir. Ce n’est pas d’abord une morale qu’on choisit, c’est comme cela qu’on dégoûte les gens en leur proposant permis/interdit.

Tant qu’on résonne permis/interdit, nous ne sommes pas dans cette dimension d’alliance. Ce qui parfois décourage des personnes de s’approcher du Seigneur, dans l’Église catholique, c’est cette question de permis/interdit.

Jésus répond qu’il n’est pas venu abolir la loi mai l’accomplir, donner une plénitude à la loi, un rayonnement, la remettre dans la finalité :

« Le shabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat. »

Jésus dit qu’il n’est pas venu abolir de shabbat parce que le shabbat c’est Lui, notre repos c’est Lui.
Jésus a une manière rabbinique de procéder, pour dire ne te mets pas dans des situations de contradiction parce qu’elles nous entraîneront progressivement. Si nous agissons en opposition avec notre foi, progressivement celui qui n’agit pas comme il pense finira par penser comme il agit. Progressivement la conscience baisse et on n’a pas les exigences de l’Évangile.

Enraciner nos choix dans l’amour de Dieu

Ici Jésus nous met devant les exigences de l’Évangile, il nous présente les dix commandements, mais il va au-delà des 10 commandements, la morale naturelle.
Jésus nous emmène au-delà de ce qui pourrait être simple d’accès, Jésus renvoie toujours à l’intériorité.
C’est cela la grande différence avec les autres religions, ce n’est pas simplement « fais ceci ou fais cela », c’est permis ou c’est interdit.
Je peux très bien faire les choses bien extérieurement et me condamner, être pieux pour la façade, faire une démonstration publique de ma foi parce que c’est bien vu dans mon milieu, mais au fond mon cœur est loin du Seigneur.
Le Seigneur regarde le cœur. Est-ce que mon cœur est près de Dieu ? Si on se raidit dans la loi, on peut très bien s’éloigner de Dieu, chosifier les choses et décourager.

Le Seigneur nous appelle aujourd’hui à être clair dans nos choix, ce choix de Dieu que nous avons fait, selon notre vocation à chacun.

« Que ton oui soit oui, que ton non soit non, le reste vient du démon. »

Demandons pardon au Seigneur parce que justement nous voyons bien que nous sommes tous attirés loin de Lui.
Demandons à Jésus qu’il nous aide, sans Lui nous sommes livrés à nous-mêmes et nous ne valons pas grand-chose, qu’Il nous aide être fidèle à sa Parole, à cheminer, que nos choix soient vraiment enracinés dans l’amour de Dieu et que nous déracinions en nous toute duplicité.
Demandons la prière des saints et de la Vierge Marie de nous y aider.

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre de l’Ecclésiastique 15,15-20.
  • Psaume 119(118),1-2.4-5.17-18.33-34.
  • Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 2,6-10.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,17-37 :

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère.’
Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Il a été dit également : ‘Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation’.
Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. »

Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.’
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »