Homélie du Vendredi Saint

20 avril 2017

Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. »
Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

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Texte de l’homélie :

« Montre-nous ton amour ! Nous voulons suivre Jésus qui marche librement, alors soutiens-nous comme tu l’as soutenu. »

Telle est la prière de l’Église, telle est notre prière, tel est le chemin que Jésus nous ouvre et il nous faut apprendre à voir cet amour, à le reconnaître, à comprendre comment Jésus accompli toutes choses de l’écriture, comme la lecture de l’Évangile que nous venons de faire ne cesse de le répéter, comme il accomplit aussi l’enseignement qui jaillissait de Lui et qu’il nous a donné.
Pas simplement pour que nous évoquions, comme le risque de le faire le jeu de la semaine sainte qui nous le fait revivre, mais pour que nous rentrions avec foi et détermination dans ce chemin.

« Soutiens-nous comme tu l’as soutenu. »

Nous sommes appelés à revisiter nos ténèbres, nos souffrances, l’incapacité d’être libre, mais pour y laisser entrer la grâce de Dieu, le comportement de Dieu tel que Jésus le vit, tel que Jésus nous l’enseigne et nous le donne.

Vous avez remarqué que dans ce chemin de la passion il y a 5 lieux, 5 marches pour avancer, découvrir, vivre et réappliquer d’une manière profonde tout ce que nous avons déjà vécu dans l’Évangile.

Le mont des oliviers

Jésus est avec ses disciples au pied des oliviers, c’est là où il se retire souvent après avoir enseigné à Jérusalem. Il prie profondément dans ce que l’on appelle « le grand combat », c’est-à-dire l’agonie de Jésus.
Il y a là quelque chose de décisif, Jésus comme le rappelle le texte d’Isaïe, est venu porter nos péchés.
Il était accablé, sans beauté, ni éclat, rejeté de toutes manières et revêt tout ce qui fait notre humanité, nos souffrances, nos incohérences, toutes les conséquences actives ou passives du péché en nous.
Mais pourquoi les revêt-il ? Il prend sur lui nos péchés, notre mal pour nous donner sa prière, c’est-à-dire son lien à Dieu, sa liberté par rapport à Dieu. C’est très bien exprimé dans Saint-Jean, dans le passage qui évoque l’agonie, quand Jésus dit : Seigneur que cette coupe, c’est-à-dire cette souffrance, ce destin tragique que je suis en train de vivre s’éloigne de moi. _ Contrairement aux synoptiques qui ne nous donnent que le résultat, ici on voit le débat qu’il y a à l’intérieur même de Jésus. En échange de nos péchés, Jésus nous donne sa relation filiale. Non pas comme un ornement sur une médaille, mais comme une source jaillissante. On le voit tout de suite dans ce jardin, alors que vient Judas qui va le trahir, avec les gardes et les soldats, avec des armes et des bâtons, alors que Pierre est tenté de réagir en sortant son épée, Jésus lui demande de remettre son épée au fourreau. Il reprend le vieil adage de la Genèse (Gn 9) : l’homme qui répand le sang, son sang sera répandu, qui fait périr par l’épée mourra par l’épée.
Ne réponds pas au mal par le mal, ne te laisse pas contaminer mais sois vainqueur du mal par le bien, ne bouge pas de cette bonté que le Seigneur a mis dans ton cœur et spécialement au baptême, parce que ton cœur est fait pour être une source et non pas rentrer dans cette escalade de la violence.

C’est le cœur de l’enseignement de Jésus sur la montagne.
Jésus va avancer dans une liberté extraordinaire, dans une force étonnante, Jésus qui est à la fois l’agneau livré, dérange avec sa liberté. Ils ne peuvent rien faire contre sa liberté intérieure. Jésus à cette liberté et cette force pour affronter le mal. Ne pas répondre au mal par le mal mais par le bien, ce n’est pas fuir comme nous serions tentés de le faire ou de le penser, mais c’est au contraire affronter cette souffrance, ce rejet, cette difficulté.

Le palais du grand prêtre

Nous allons voir ici comment Jésus aime. Alors qu’il est interrogé par le grand prêtre, un garde fait un excès de zèle et gifle Jésus d’une gifle magistrale qui le fait tituber. Mais Jésus lui répond : si j’ai mal parlé montre-moi comment j’ai mal parlé. Si j’ai bien parlé, alors pourquoi me frappes-tu ? Comme Jésus ne se laisse pas entamer par le mal, il peut interroger l’autre, prendre un autre point de vue pour essayer de réveiller la propre capacité de réfléchir de l’ennemi.

Quand nous ne nous entendons pas avec quelqu’un, il ne suffit pas de discutailler, mais de pouvoir entamer un vrai dialogue. Jésus considère son ennemi comme une personne et compte aussi sur son intelligence.

Le prétoire avec Pilate

Cela nous ramène encore à l’enseignement de Jésus sur le Royaume de Dieu : comment vivre de cet amour de Dieu. Quand Jésus est interrogé, on lui demande : « es-tu le roi des juifs ? », il répond : « dis-tu cela de toi -même ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »

On rejoint ici un des enseignements fondamentaux de Jésus, quand il nous demande de parler en disant la vérité, comme un sujet et non pas en suivant l’avis des autres. Il nous suffit de voir comment nous vivons, l’influence des médias sur les opinions des uns des autres, comment on retourne et on forme des opinions, pour voir combien nous réfléchissons peu personnellement et combien très peu nous parlons en notre propre nom. Pourtant Jésus nous demande de parler en notre propre nom.

Si tu fais l’aumône, si tu pries, si tu jeunes, ne le fais pas pour le regard des autres, mais fais-le parce que tu penses que c’est bien, alors ton Père qui est dans le secret te le revaudras, sinon il ne se passe rien, ce sont les autres qui parlent. Ici, c’est tout ce dialogue, ce lien de parler avec le pouvoir qu’il tient et Jésus se joue de lui, il nous montre que Pilate n’a pas compris :

« Mon royaume n’est pas de ce monde. »

Nous rêvons tous comme les apôtres, même encore le matin de l’Ascension, qui demandent à Jésus quand il va venir rétablir un pays avec de l’ordre, de la sécurité, de la justice sociale, des valeurs familiales etc…

Mais ce n’est pas cela que Jésus vient faire. Il vient nous inviter chacun à nous convertir, à laisser sourdre la source, l’Esprit Saint que le Seigneur a mis dans nos cœurs pour que nous soyons bons, pour que nous soyons purifiés, pour que notre humanité puisse donner tout son fruit.

Le Golgotha

Le lieu du crâne. Jésus étant crucifié, ses paroles se font rares. Mais elles ont prégnantes :

« J’ai soif. »

Cela nous ramène directement au « j’ai soif » du chapitre 4 de la samaritaine, qui a soif de cette eau vive, de la foi, cette eau qui est encore une source jaillissante en vie plénière, envie éternelle. Il n’y a pas de vie chrétienne si nous ne vivons pas de cette plénitude. La vie chrétienne n’est pas l’homme qui fait ses efforts pour être bon, pour être grand, avec Dieu lointain, mais c’est celui qui accueille le don de Dieu aujourd’hui.

Saint Jean dans son épître nous dit :

« C’est celui qui a l’Esprit Saint. »

C’est celui qui laisse sourdre, qui abandonne la domination, la convoitise, le fait de tout ramener à soi, de se mettre au centre.
Ce « j’ai soif » est entouré de paroles : « tout est accompli »
C’est ainsi que Jésus vit. Jésus n’a rien inventé dans ses paroles, il est venu accomplir, il nous ramène toujours à la loi, aux 10 commandements, non pas d’une manière formelle, mais dans le cœur. Jésus a ce projet de nous faire jaillir en nous cette eau pure, ne nous laissons pas décourager comme souvent en tant que chrétiens, il suffit d’accueillir ce don de Dieu.

Vient à notre secours celle qui a entendu la Parole de Dieu, sa mère.
C’est intéressant de voir ici, dans ce 4e tableau, les gens arriver non pas dans la déroute, mais qui commencent à vivre pleinement. Marie est debout et participe à cet acte d’offrande de Jésus qui en a déjà compris, dans l’intensité de son cœur et de sa présence, que c’est de notre rédemption, de cette purification, que découle ce sacrifice de Jésus. Demandons à Marie de nous accompagner dans cette intelligence, de voir cet amour et concrètement de nous laisser soutenir par cette vie divine qui vient en Jésus et qui nous est donnée dans la grâce de l’Esprit Saint à laquelle nous sommes appelés à communier.

Le jardin

Il n’y a plus de paroles de Jésus, mais c’est l’eau et le sang qui coulent, qui sont comme cette parole ultime de Dieu qui fait parler le Verbe alors qu’il n’a plus le souffle pour dire, mais il parle par son corps, par cette eau et ce sang dans lesquels nous reconnaissons la grâce de l’Esprit Saint et des sacrements que le Seigneur nous donne pour vivre pleinement. Commence déjà ici le ballet de ceux qui commencent à renaître : Joseph d’Arimathie qui avait peur, qui ne pouvait pas se prononcer pour Jésus, et qui devant cette reconnaissance de l’amour de Jésus s’engage, ose aller affronter Pilate.

Demandons la grâce dans notre vie chrétienne, dans notre Pâque que nous célébrons cette semaine, de pouvoir avec notre foi sortir de notre inintelligence de Jésus, de notre quant à soi, de nos efforts, où nous n’avons pas encore accueilli les zones de notre cœur, où nous n’avons pas encore accueilli le Seigneur, pour lui demander qu’Il vienne en plénitude et que nous puissions célébrer cette Pâque dans la joie et dans les fruits que nous explicitera les grâces de Pentecôte qui terminera le temps pascal.

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 52,13-15.53,1-12.
  • Psaume 31(30),2ab.6.12.13-14ad.15-16.17.25.
  • Lettre aux Hébreux 4,14-16.5,7-9.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 18,1-40.19,1-42 :

En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples.
Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis.
Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. »
Il leur dit : « C’est moi, je le suis. » Judas, qui le livrait, se tenait avec eux.
Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre.
Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? »
Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. »
Jésus répondit : « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. »
Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ».
Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus.
Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? »
Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe qui était grand prêtre cette année-là.
Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »
Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre.

Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre.
Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! »
Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer.

Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »
À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! »
Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »
Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? »
Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! »
Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? »
Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal.
Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »
Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. »
Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. »
Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. »
Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.
Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »
Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? »
Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. _ Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »
Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? »
Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » Or ce Barabbas était un bandit.
Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé.
Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre.
Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient.
Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. »
Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
Ils lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. »
Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.
Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus : « D’où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse.
Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? »
Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand. »
Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. »
En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha.
C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. »
Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. »
Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus.
Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha.
C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. »
Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec.
Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs”. »
Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »
Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » _ Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : ‘Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement.’ C’est bien ce que firent les soldats.
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »
Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. »
Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. _ Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : ‘Aucun de ses os ne sera brisé.’ Un autre passage de l’Écriture dit encore : ‘Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.’
Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.