« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir… » Mt 5, 17-19

Méditation du 18 mars - Saint Cyrille de Jérusalem, évêque et docteur de l’Église

« Notre religion est celle de l’amour » entend on très souvent. Ce n’est pas faux… bien évidemment. Mais que mettons nous sous ses mots ? car l’amour peut renvoyer au sentiment, au subjectif, à l’émotion. Cela nous fait du bien d’entendre le Christ nous dire ces paroles aujourd’hui car il nous renvoie à la Loi ; à un contenu précis.


Aimer, c’est adopter, d’abord, des comportements normés. C’est le sens des 10 commandements. Certes, compte notre intention, mais elle ne vaut rien si elle aboutit à nous faire accomplir des actes réprouvés par les commandements.
À ce propos : connaissons-nous ces 10 commandements ? Apprenons-les sinon ! nous arrive-t-il de nous les appliquer à nous-mêmes ? Quelles sont aussi les autres normes que je dois suivre ? (Les justes lois de mon pays, mais aussi mon « devoir d’état » pour la famille, la profession). Pour nous religieux durant le carême nous nous laissons scruter par un petit questionnaire qui concrétise ce que signifie nos vœux : par exemple pour la pauvreté : « puis-je présenter en toute sérénité mes relevés bancaires au supérieur ? »
Et pour les époux, que mettent-ils concrètement sous le bel idéal de « fidélité ». Quand l’idéal devient concret, son application mesurable, nous devenons plus justes. La précision avec laquelle Saint Joseph travaillait son bois devait valoir aussi pour ajuster sa vie dans le détail à la volonté de Dieu. Demandons-lui son aide.

Pour une justice plus précise… ou pour donner du concret à « Tu ne voleras pas… » quelques phrases entendues çà et là (cf. Pascal Ide) mais qui en aucun cas ne s’appliquent à nous….
  • « Que je paye ou non le billet de train, celui-ci partira. Donc, je ne vole personne. De fait, combien de fois ai-je vu le TGV Bordeaux-Paris à moitié vide. »
  • « L’eau appartient à tout le monde. Je peux donc me brancher sur le réseau communal sans le dire »
  • « L’État nous vole assez par ailleurs. Sans parler de ses lois iniques. »
  • « J’ai payé mes impôts à la mairie, donc je peux prendre ces cyprès qui viennent d’être plantés devant l’hôtel de Ville. »

En ces temps de confinement… la tentation du téléchargement …

  • « Certains pays autorisent le téléchargement. »
  • « Je n’ai rien téléchargé, c’est quelqu’un qui me l’a donné. »
  • « Tout le monde le fait ; on a toujours fait comme cela ; depuis que je suis né. »
  • « de toute façon c’est trop cher. »
  • « Je ne télécharge pas, je fais seulement du streaming. »
  • « Ce n’est pas grave ! Je ne volerai jamais un smartphone ou un DVD dans une grande surface. »

Références des lectures du jour :

  • Livre du Deutéronome 4,1.5-9.
  • Psaume 147,12-13.15-16.19-20.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,17-19 :
    En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »
    Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.”
    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
    Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !”
    Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.”
    Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
    Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
    C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »