Le mystère de Marie, vierge, mère et reine.

Résumé des enseignements

Une première connaissance de Marie nous est donnée par la récitation du chapelet mais une autre manière d’approcher Marie nous est transmise par l’enseignement du Magistère de l’Église.


« Le SEIGNEUR FIT pour MOI des MERVEILLES »

Nous n’aimons bien que ce que nous connaissons bien

Paul VI : « Nous ne devons jamais oublier qui est Marie aux yeux de Dieu. Nous ne devons jamais oublier qui est Marie dans l’histoire du Salut ! » Et le 30 mars 1973 :

Nous devons mieux connaître Marie, modèle authentique, idéal, sublime, non seulement de l’humanité rachetée par les mérites du Christ, mais de l’humanité pérégrinant dans la foi. Etudions Marie : elle est vêtue de soleil qui éblouit nos yeux, si souvent apeurés et aveuglés par les images profanes et profanatrices du milieu païen et licencieux qui nous entoure et nous assaille".

Si nous voulons avoir, pour Marie, l’amour que Dieu attend de nous pour elle, nous devons chercher à mieux la connaître. « Etudions Marie » ! Rappelons-nous le passage de l’Evangile qui nous dit « d’aimer Dieu de tout son cœur… » ; pour Marie, c’est la même chose ! Notre intelligence doit servir à connaître et aimer Marie. Marie est un modèle, regardons-la de près.

Tout vient du choix de Dieu !

« Dieu destina, dès le commencement et avant tous les siècles, à son Fils unique, la Mère de laquelle, s’étant incarné, il naîtrait dans la bienheureuse plénitude des temps. Il la choisit. Il lui marqua sa place dans l’ordre de ses desseins. Il l’aima par-dessus toutes les créatures, d’un tel amour de prédilection qu’Il mit en Elle, d’une manière singulière, toutes ses plus grandes complaisances. Les commencements même de la Sainte Vierge, les commencements mystérieux, Dieu les avait prévus et arrêtés, d’un seul et même décret, avec l’incarnation de la Sagesse divine. » (Pie IX - ineffabilis Deus - le 8 décembre 1854)

Le grand mot de cette page : CHOIX. Marie est « choisie » par Dieu qui lui marqua sa place ; et pour nous c’est la même chose : nous sommes aussi l’objet de choix de Dieu ; et nous perdons le sens de la vie si nous perdons cela de vue. C’est pourquoi on ne peut pas vivre sans référence à Dieu. Notons les paroles importantes de la Prière Eucharistique : « nous faisons ceci en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus… car tu nous as choisis pour servir en ta présence ». Il y a là de quoi donner un véritable sens à notre vie quotidienne où que nous soyons ! Jésus nous dit :

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est Moi qui vous ai choisis…"

Voilà l’ESSENTIEL. « … et je vous ai établis pour que vous portiez du fruit… » Si Dieu est présent dans notre cœur et dans notre esprit et dans notre journée, beaucoup de choses vont changer. Dieu nous a voulus, choisis ; si je suis pénétré de ce choix, je vivrai selon ce choix (cf. le Peuple Elu, le Peuple Choisi). Pensons à ce choix de Dieu sur Marie. Alors que nous vivons souvent loin de cette réalité qu’a été le choix de Dieu sur chacun de nous, Marie, elle, en a pris conscience tout au long de sa vie et a vécu en fonction de ce choix. Nous aussi nous devons faire comme elle. Pensons aux sportifs (pour d’autres disciplines ce sera la même chose) : dès qu’il y a une sélection, la personne élue à l’issue de cette sélection détermine sa vie en fonction ! Pour nous, chrétiens, c’est la même chose, ce regard de Dieu sur notre vie est très important ; nous devons vivre en présence de Dieu comme Marie.

« Je te salue, comblée de grâce »

« La Vierge de Nazareth entend ces mots : « Je te salue, comblée de grâce », et ces mots lui expriment le choix particulier dont elle est l’objet dans le Christ. En Lui, le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ t’a choisie, ô fille d’Israël, pour que tu sois sainte et immaculée. Il t’a choisie avant la création du monde. Il t’a choisie pour que tu sois immaculée dès le premier instant où tes parents humains t’ont conçue. Il t’a choisie en vue du Christ afin que, dans le mystère de l’incarnation, le Fils de Dieu trouve, dans toute sa plénitude, la mère de la bienveillance divine , la mère de la grâce divine. » (Jean-Paul II - Homélie de la messe de clôture du Synode, le 12 août 1985)

Ce choix, pour Marie, va être unique puisque c’est en vue d’une mission unique. Une sélection comporte une mission, quelque soit la mission, aussi commune soit-elle.

IMMACULEE CONCEPTION et SAINTETE de MARIE

Comment entre-t-elle dans la race humaine ?

« Toute sainte, indemne de toute tâche de péché, ayant été pétrie par l’Esprit Saint et formée comme une nouvelle créature, enrichie dès le premier instant de sa conception d’une sainteté absolument unique, d’une grâce exceptionnelle qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le Ciel et sur la terre, rachetée de façon éminente en considération des mérites de son fils. » (Concile Vatican II - Lumen Gentium n°56, 53)

L’Eglise a gardé ce terme « toute sainte » qui nous vient du grec. Marie est pétrie par l’Esprit Saint, formée comme une nouvelle créature ; Dieu lui a donné une grâce absolument exceptionnelle, une sainteté absolument unique. Et c’est l’honneur de Dieu qui est en cause que de dire ce que l’Eglise nous enseigne de cette sainteté radicale.

Comblée de grâce

« Ce qui distingue la vierge de Nazareth parmi toutes les autres créatures, c’est la plénitude de grâce qui se trouve en elle. Ce n’est pas seulement que Marie ait reçu des grâces. En elle, tout est dominé et dirigé par la grâce, dès l’origine même de son existence. Elle n’a pas seulement été préservée du péché originel, mais elle a reçu une perfection admirable de sainteté. Elle est la créature idéale telle que Dieu l’a rêvée, une créature qui n’a jamais opposé le moindre obstacle à la volonté de Dieu. Du fait que la grâce a pénétré profondément à l’intérieur de son âme, tout en elle est harmonie, et la beauté de l’être divin se reflète en elle de la manière la plus émouvante. » (Jean-Paul II, le 7 décembre 1983)

Marie est conduite par la grâce sous la mouvance de l’Esprit Saint ; elle ne se dérobe jamais ; au contraire, elle se laisse faire. Dieu l’habite entièrement et elle se prête à son habitation ; elle choisit d’être conduite par Dieu et n’a jamais opposé le moindre obstacle à la volonté de Dieu. Marie est un modèle qui nous est proposé. Il nous faut veiller à ne pas opposer volontairement un refus (qui n’a rien à voir avec notre fragilité) à la volonté de Dieu, ou bien à faire sans lui, voire même, contre lui… Marie nous aide à avoir la bonne attitude :

Tout en Elle est harmonie".

Les dissonances forment une véritable cacophonie ; pensons aux dissonances dans nos vies : nous sommes souvent en contradiction parce que nous ne voulons pas nous laisser diriger par la grâce, mais au contraire, nous préférons nous laissons aller à notre nature (passions, sensibilité…). Si nous vivons de la prière, alors la grâce abondera et rectifiera le premier mouvement qui n’est souvent pas le bon.

« Malheureux homme que je suis… »

« …Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas ». (Romains 7, 24)

Ce mot de Saint Paul, que chacun de nous doit reprendre à son compte, jamais ne fut vrai d’Elle.

« Il n’y a qu’un être humain en-dehors de Jésus, dont nous savons que la vie a été autre : Marie, la Vierge, l’Immaculée, la Toujours Pure. Voici donc un cas dans lequel se vérifie une chose que notre cœur a tant de peine à croire tant il a devant lui ses expériences amères : qu’un être humain soit capable d’entrer dans son éternité sans avoir à se repentir de quoi que ce soit. Or, cet être humain existe, et c’est Marie. Pas un moment de sa vie qu’elle ait à renier, pas un qui soit vide et stérile, aucun qui soit tombé dans l’abîme du passé sans avoir allumé une lumière éternelle, sans rayonner d’un éclat qui pénétrait tout ce que chaque instant de cette vie contenait en lui de possibilités morales. Une telle vie s’est terminée par le retour de Marie à la Maison de Dieu. » (Karl Rahner)

La vie de Marie nous fait rêver, mais c’est un rêve à imiter. Laissons-nous éblouir, émerveiller pour nous y conformer.

Est-elle éloignée de nous pour autant ?

« Marie a été créée immaculée afin de pouvoir mieux agir en notre faveur… C’est pour les pécheurs, c’est-à-dire pour nous tous qu’elle a reçu une grâce exceptionnelle. En sa qualité de mère, elle cherche à faire participer, de quelque manière, tous ses fils terrestres à la faveur dont elle est elle-même enrichie. Marie intercède auprès de son fils pour nous obtenir pardon et miséricorde. Elle se penche invisiblement sur tous ceux qui sont dans l’angoisse spirituelle, pour les secourir et les conduire à la réconciliation. Le privilège unique de son Immaculée Conception la met au service de tous et constitue une joie pour tous ceux qui la considèrent comme leur mère. » (Jean-Paul II, le 7 décembre 1983)

L’Immaculée Conception nous concerne tous et nous voulons tout savoir d’elle parce que tout ce qui est en elle nous appartient. Il n’y a rien qu’elle n’ait reçu en vue de sa mission de Mère de Dieu et notre mère. Tout ce dont nous pouvons avoir besoin, nous le recevons d’elle ; elle va se servir de son privilège d’Immaculée Conception pour s’adresser à Dieu. Et Dieu ne peut pas ne pas être touché : Elle est en effet le miroir de sa propre sainteté. Vivons dans l’intimité de Marie et non comme des orphelins. Notre Mère est pourvue de richesses exceptionnelles. Notre condition de pécheur ne la rebute pas ; au contraire, c’est une raison de plus, pour elle, de venir à notre secours. Elle nous prend comme nous nous présentons.

Peut-elle encore comprendre notre vie ?

« Il ne faut pas que la perfection accordée à Marie nous donne l’impression que sa vie sur la terre a été une sorte de vie céleste, très différente de la nôtre. Elle a connu les difficultés quotidiennes et les épreuves de la vie humaine. Elle a vécu dans l’ombre que comporte la foi. Non moins que Jésus, Elle a expérimenté la tentation et la souffrance des luttes intimes. Nous pouvons imaginer combien Elle a été secouée par le drame de la Passion de son Fils. Ce serait une erreur de croire que la vie de Celle qui était pleine de grâce a été une vie facile, commode. Marie a partagé tout ce qui appartient à notre condition terrestre avec ce que cela comporte d’exigences et de peines. » (Jean-Paul II, le 7 décembre 1983)

La vie de la grâce n’est pas synonyme de vie facile. Marie a connu, elle aussi, les difficultés quotidiennes. C’est notre vie avec tout ce qu’il y a de plus concret, humble, monotone. Sa sainteté ne s’est pas vécue autrement que dans les choses ordinaires. Ce sont la Foi et l’Amour qui font de sa vie une splendeur. Pas de choses extraordinaires mais un quotidien ! La sainteté, c’est de faire avec grand amour de Dieu les choses ordinaires, de vivre le quotidien qui souvent nous déconcerte par sa banalité et sa répétition. Notre quotidien n’est pas moins important que celui de l’Immaculée Conception ; ce n’est pas moins bien qu’elle ; le tout, c’est de faire, comme elle, avec l’amour de Dieu et de l’accomplir comme elle parce que Dieu nous a mis là pour le faire. Rien n’est plus insignifiant pour un chrétien, car tout est signifiant d’amour. L’Amour de Dieu change tout. Ce n’est pas l’action mais l’intention d’amour avec laquelle, par la grâce, cette action est faite, quelle qu’elle soit.

Dieu ne veut pas sauver l’homme sans l’homme.

Il vient solliciter un consentement à son « dessein d’amour bienveillant » (Ephésiens 1, 9)

« La formation d’une âme pleine de grâce apparaît comme la revanche de Dieu sur la dégradation qui s’est produite, aussi bien chez l’homme que chez la femme comme conséquence du drame du péché. Dans l’oracle appelé Protévangile, Dieu dévoile un dessein de salut dans lequel la femme devient sa première alliée.

En établissant une hostilité entre le démon et la femme, il manifeste son intention de prendre la femme comme première associée dans son alliance, en vue de la victoire que le descendant de la femme remportera sur l’ennemi du genre humain. Avec l’Immaculée Conception, a été décrétée la victoire parfaite de la grâce divine dans la femme, comme réaction à la défaite subie par Eve dans le péché des origines. » (Jean-Paul II, 7 décembre 1983)

Parole importante qui nous renvoie à la Genèse où Dieu redit le choix qu’Il veut faire pour sauver l’homme de la chute ; Il dévoile un dessein de salut où la femme devient sa première alliée ; c’est vrai de Marie, mais aussi de toute femme ! La vocation de la femme est d’être l’alliée de Dieu pour lui conduire l’homme. Malheur à la femme qui détourne l’homme de Dieu, mais bienheureuse est la femme qui conduit l’homme à Dieu. Dieu confie à la femme, dans le foyer, les siens pour les amener jusqu’à Lui. Elle est sa première alliée.

Suis-je l’alliée de Dieu au cours de ma journée ? Ma manière de me comporter est-elle conforme au plan de salut ? Marie est appelée à coopérer et moi, suis-je associée dans l’alliance de Dieu en vue de cette victoire ? Que tous puissent avoir à notre contact une facilité plus grande d’aller à Dieu.

« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Luc 1 , 30)

« L’Immaculée Conception est un privilège unique qui convenait à Celle qui était destinée à devenir la Mère du Sauveur. Quand le Père décida d’envoyer son Fils dans le monde, Il voulut qu’Il naisse d’une femme par l’intervention de l’Esprit Saint, et que cette femme fut absolument pure pour accueillir dans son sein, et ensuite dans ses bras maternels, Celui qui est la Sainteté parfaite. Entre la Mère et le Fils, Il voulut qu’il n’existe aucune barrière. C’est pourquoi Marie a été créée Immaculée. A aucun instant Elle n’a été flétrie par le péché. » (Jean-Paul II, 7 décembre 1983)

Marie a été le premier tabernacle de Dieu. Dieu en a fait une splendeur pour que le Verbe incarné vienne, à travers Elle, à notre secours. Remercions Dieu de cette splendeur. Marie, Immaculée Conception, est le Chef d’œuvre de Dieu, le sommet de la création. Dieu savait qu’Il nous la donnerait ; l’Immaculée est une démarche d’Amour que Dieu fait à notre égard. Marie est mienne !

Entre la mère et le Fils n’existe aucune barrière"

 : tel est le désir du Père. Nous devons vivre davantage dans l’intimité de Marie pour que notre vie prenne une qualité chrétienne supérieure. Puisqu’Elle est pleine de grâce, qu’elle fasse de même pour nous. Dans ce tabernacle, Dieu va venir : Jésus ne va pas s’imposer, Il va la solliciter et Marie répondra : « Je suis la Servante du Seigneur ».

INCARNATION et REDEMPTION

En Elle « le Verbe s’est fait chair » (Jean 1, 14)

« Qui est-il le Christ ? Comment est-il venu parmi nous ? Quelle est sa mission, sa doctrine, son être divin, son être humain, son insertion dans l’humanité, sa relation et son rôle dans les destinées humaines ? Est-il venu de Lui-même ? Est-il venu sans aucune relation, sans aucune coopération de la part de l’humanité ? Peut-il être connu, compris, considéré en faisant abstraction des rapports réels, historiques, existentiels, que son apparition dans le monde comporte nécessairement ? Il est clair que non !

Le mystère du Christ est inséré dans un dessein divin de participation humaine. Il est venu parmi nous en suivant la voie de la génération humaine. Il a voulu avoir une mère. Il a voulu s’incarner, moyennant le concours vivant d’une Femme, la Femme bénie entre toutes. Il ne s’agit donc pas d’une circonstance occasionnelle, secondaire, négligeable. Elle est au contraire partie essentielle, et pour nous autres hommes, très importante, d’une beauté et d’une douceur remarquables, du mystère du Salut.

Le Christ est venu à nous par Marie. C’est d’Elle que nous l’avons reçu. Le Christ nous apparaît dans les bras de Marie : c’est d’Elle que nous le tenons dans sa toute première relation avec nous. Il est un homme comme nous, Il est notre frère, grâce à l’œuvre maternelle de Marie.

Si nous voulons être chrétien, nous devons être marial, c’est-à-dire que nous devons reconnaître le rapport essentiel, vital, providentiel, qui unit Marie à Jésus, et qui nous ouvre le chemin qui mène jusqu’à Lui. » (Paul VI en Sardaigne le 24 avril 1970)

Un dessein divin de participation humaine ! Dieu ne veut rien faire sans nous : Il a voulu avoir une mère qui a pleinement joué son rôle de mère. Connaître Jésus en ignorant sa mère est impensable. On ne peut pas séparer ce qui est inséparable. « Si nous sommes chrétiens, nous devons être marial. »

"Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils… « 

 »…et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut." (Luc 1, 31)

La Vierge devint mère de Dieu pour avoir engendré selon la chair le Fils qui était personnellement le Verbe de Dieu ! Pourquoi le Verbe a-t-il préféré naître d’une femme (Galates 4, 4) plutôt que de descendre du Ciel avec un corps déjà adulte formé de la main de Dieu ? (Genèse 2, 7). Est-ce que cela n’aurait pas été plus digne de lui ? Plus adéquat à sa mission de maître et de Sauveur de l’humanité ? Le Verbe prit l’autre chemin. Pourquoi ?

« Le Christ voulait être un véritable rejeton (Isaïe 11, 1) de la souche qu’Il venait sauver. Il voulait que la Rédemption jaillisse pour ainsi dire de l’intérieur de l’humanité comme quelque chose d’elle-même. Le Christ voulait secourir l’homme, non comme un étranger mais comme un frère, en se faisant en tout semblable à lui, excepté le péché (Hébreux 4,15). C’est pourquoi il voulut une mère et la trouva en la personne de Marie. La mission fondamentale de la jeune fille de Nazareth fut donc d’être le trait d’union entre le Sauveur et le genre humain. » (Jean-Paul II - homélie à Ephèse, le 30 novembre 1979)

Ce sont les paroles de l’Ange de la part de Dieu. Mystère formidable de l’Incarnation : la Vierge devint Mère de Dieu pour avoir engendré… C’est sur les ruines de la basilique d’Ephèse que Jean-Paul II a repris cette explication de Marie, précisément là où s’est tenu le concile de 431 La déclarant Mère de Dieu (Théotokos). Ce choix de Dieu est très important dans la décision, le choix de nous approcher par une jeune fille, à Nazareth, soigneusement préparée par la grâce. Dieu n’a pas fait semblant d’être homme ni Marie d’être mère. Réfléchissons à cet amour si concret de Dieu et que cela nous soit un enseignement. Traduisons-nous l’amour ou créons-nous le fossé quand nous nous éloignons de tel ou tel ? Que Marie nous soit une aide pour vivre et aimer à sa manière.

« Marie enfanta son fils premier-né, … »

« …l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche. » (Luc 2, 7)

« Voilà l’admirable, qu’une femme ait pu mettre au monde celui qui est Dieu, qu’elle ait reçu la mission de l’élever comme toute mère élève son fils. Qu’elle ait préparé le Sauveur, par son éducation maternelle, à son activité future ! Marie a été pleinement mère, et c’est pourquoi elle a été aussi une admirable éducatrice.

Le fait, confirmé par l’Evangile, que dans son enfance Jésus lui était soumis (Luc 2, 51), montre que sa présence maternelle a influé profondément sur le développement humain du Fils de Dieu. C’est un des aspects les plus impressionnants du mystère de l’Incarnation ! » (Jean-Paul II, le 4 janvier 1984)

Dieu n’a pas fait semblant d’être homme et Marie a eu tous les réflexes d’une Mère ; Elle a préparé le Sauveur pour son activité future : notre Rédemption. Marie a reçu la mission de l’élever comme toute mère élève son fils. Elle est pleinement mère et donc admirable éducatrice ; c’est magnifique pour elle mais pour nous aussi. Jésus lui était « soumis » : un petit mot qui dit tout, « un des aspects les plus impressionnants de la création ».

« Près de la Croix de Jésus, se tenait sa Mère » (Jean 19, 23)

« Donnant à la Parole de Dieu son consentement, Marie, fille d’Adam, devint mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut, Elle se livra Elle-même intégralement comme la Servante du Seigneur à la personne et à l’œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec Lui, par la grâce du Dieu tout-puissant, au Mystère de la Rédemption. » (Concile Vatican II - Lumen Gentium n° 56)

Le consentement total et inconditionnel de Marie ne fut point un simple consentement à la naissance de Jésus, mais bien une acceptation responsable de participer à l’oeuvre du salut qu’Il venait réaliser."

(Jean-paul II à Ephèse le 30 novembre 1979)

Marie est mère jusqu’au bout, et c’est toujours l’amour qui la guide en tout. Elle est toujours là quand il faut. La vie du fils est épousée par la mère et son rôle maternel ne s’arrête pas au don de la vie physique. Quand l’enfant est là, commence pour Marie le même périple que celui de son fils. Toute la vie de l’enfant est orienté pour le salut des hommes et Marie épousera les intentions de Dieu à tout instant. En disant « OUI » à l’Annonciation, Marie disait aussi « OUI » au calvaire et elle est allée jusque là ! (cf. les mystères douloureux) Marie ne s’est dérobée à rien ! Ce que dit saint Paul en Galates 4, 19 : « Mes petits enfants, vous que j’enfante dans la douleur jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous » est tellement vrai chez Marie ! Nés de la croix de son Fils, nous sommes enfant de ses douleurs. Ce cœur maternel n’a pas cessé de battre pour nous tout au long de notre vie. Rien en nous ne la laisse indifférente (joies, peines, défaites, combats…)

Extraordinaire substitution : chacun de nous devient son Jésus !

« Au moment même de son sacrifice, Jésus crie à sa Mère ces paroles fondamentales : « femme, voici ton fils » et au disciple : « voici ta Mère » (Jean 19, 26-27). Et l’Evangile note qu’après les avoir prononcées, Jésus était conscient que tout était consommé. Le don de la Mère était le don final qu’Il accordait à l’humanité comme fruit de son sacrifice. Il s’agit donc d’un geste qui veut couronner l’œuvre rédemptrice. En demandant à Marie de considérer le disciple préféré comme son fils, Jésus l’invite à accepter le sacrifice de Sa vie, et comme prix de cette acceptation Il l’invite à assumer une nouvelle maternité. Comme Sauveur de toute l’humanité, il veut donner à la maternité de Marie la plus grande extension. Il choisit pour cela Jean comme symbole de tous les disciples qu’Il aime, et fit comprendre que le don de Sa Mère est le signe d’une intention spéciale d’amour par laquelle Il embrasse tous ceux qu’Il désire attirer à Lui comme disciples, c’est-à-dire tous les chrétiens et tous les hommes. En outre, en donnant à cette maternité une forme individuelle, Jésus manifeste la volonté de faire de Marie, non seulement la Mère de l’ensemble de ses disciples, mais de chacun d’eux en particulier, comme s’il était son seul fils, qui prend la place de son Fils unique. » (Jean-Paul II, audience du 11 mai 1983)

« Les paroles adressées par le Christ crucifié à sa Mère et au disciple préféré ont apporté une nouvelle dimension à la condition religieuse de l’homme. La présence d’une Mère dans la vie de la grâce est une source de réconfort et de joie. Dans le visage maternel de Marie, les chrétiens reconnaissent une expression très particulière de l’amour miséricordieux de Dieu qui, par la médiation d’une présence maternelle, fait mieux comprendre la sollicitude et la bonté propres du Père. Marie apparaît comme Celle qui attire les pécheurs et qui leur révèle, par sa sympathie et son indulgence, l’offre divine de réconciliation (Audience du 11 mai 1983). L’amour éternel du Père se manifeste ainsi de manière plus compréhensible et plus accessible à chaque homme. En conséquence, Marie doit se trouver sur tous les chemins de la vie quotidienne de l’Eglise. » (Jean-Paul II - Encyclique Redemptor Hominis n°22)

Voici ta Mère"

 : ces paroles sont fondamentales ; elles sont le fondement, la base. Quand Jésus a, semble-t-il, déjà tout donné, Il a fait le don final, le don de sa Mère ; ce geste veut couronner l’œuvre rédemptrice et a une implication dans notre vie ! Ces mots nous concernent ; Jésus a attendu tout à fait la fin de sa vie pour donner de l’importance à ces mots : ils ont valeur de testament ; c’est le don suprême : « si tu connaissais le don de Dieu ». « Voici ta Mère » : comment Marie entend-elle cette phrase ? Pour elle, c’est toutes les dispositions de son cœur, de son âme et de son être tout entier, qui sont engagées. Et quand Jésus nous dit : « voici ta Mère », est-ce que cela dispose notre vie ? Il y a une unanimité extraordinaire dans l’amour dont nous sommes bénéficiaires. Quand Jésus meurt, Il fait le don de Marie à Jean et quand Marie ouvre les yeux à la mort du Christ, c’est Saint Jean qui est devenu son Fils : admirable substitution ! Nous sommes reçus par Marie, mais nous, la recevons-nous ?

« Mes petits enfants, vous que j’enfante dans la douleur jusqu’à ce que le christ soit formé en vous » (Galates 4, 19)

« Personne n’a expérimenté autant que la mère du Crucifié le mystère de la Croix, la rencontre bouleversante de la justice divine transcendante avec l’amour.

Personne autant que Marie, n’a accueilli le mystère divin de la Rédemption, qui se réalise sur le calvaire par la mort de son Fils, accompagné du sacrifice de son cœur de mère. » (Jean-Paul II - Encyclique Dives in misericordia n°9)

« Le Mystère de la Rédemption s’est formé pour ainsi dire dans le cœur de la Vierge de Nazareth lorsqu’elle a prononcé son « fiat ». A partir de ce moment, ce cœur à la fois virginal et maternel, soumis à l’action particulière de l’Esprit Saint, suit continuellement l’œuvre de son fils, et va vers tous ceux que le Christ a embrassés et embrasse continuellement dans son amour inépuisable. Et c’est pourquoi ce cœur doit être, lui aussi, maternellement inépuisable ! » (Jean-Paul II - Encyclique Redemptor Hominis n°22)

Il y a une disposition de Dieu : Marie est choisie pour traduire l’amour miséricordieux de Dieu pour les pécheurs (Marie, Refuge des pécheurs) Marie est celle qui attire les pécheurs, qui dit « viens » ! Il nous faut regarder Marie au lieu de se regarder soi-même… Accueillons-la ! Marie doit se trouver à tous les niveaux : vie personnelle, vie apostolique, profane… Nous devons la mêler à toute notre vie quotidienne. Que Marie soit consultée par notre cœur, par la hiérarchie, par tous ceux qui ont des décisions à prendre. C’est par elle que la lumière sera donnée. « Enfanter dans la douleur » : personne autant que Marie n’a accueilli le mystère divin de la Rédemption ; on peut lui dire merci !

« L’intensité des souffrances endurées pendant la Passion, et cette mort de l’âme qu’Elle éprouva au Calvaire, avaient ouvert le cœur de Marie à l’Amour universel de l’humanité. » (Pie XII - Allocution du 17 juillet 1954)

C’est pour tous ; chacun peut compter sur cette présence maternelle.

« Elle est la mère de l’Eglise car, par le calvaire, elle s’est unie au sacrifice de son fils qui visait la formation de l’Eglise. Son cœur maternel a partagé jusqu’au fond la volonté du Christ de réunir ensemble les fils de Dieu qui étaient dispersés (Jean 11, 52). Ayant souffert pour l’Eglise, Marie a mérité de devenir la mère de tous les disciples de son fils, la mère de leur unité : « L’Eglise catholique, instruite par l’Esprit Saint, enseigne le Concile (Lumen Gentium 53) la vénère d’un sentiment filial de piété comme il convient pour une mère très aimante ». L’Eglise reconnaît en elle une mère qui veille sur son développement et qui ne cesse d’intercéder auprès de son fils pour obtenir aux chrétiens des dispositions plus profondes de foi, d’espérance et d’amour. Marie cherche à favoriser le plus possible l’unité des chrétiens, car une mère s’efforce d’assurer l’union entre ses enfants : il n’y a pas un cœur œcuménique plus grand ni plus ardent que celui de Marie. C’est à cette mère parfaite que l’Eglise recourt dans toutes les difficultés, c’est à elle qu’elle confie ses projets parce qu’elle sait qu’en la priant et en l’aimant, elle répond au désir que le Sauveur a manifesté sur la croix, et elle est certaine qu’elle ne sera pas déçue dans son invocation. » (Jean-Paul II, le 11 mai 1983)