Homélie du 21e dimanche du Temps Ordinaire

31 août 2012

Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm :
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. »

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie :

« Ce qu’il dit là est intolérable !
On ne peut pas continuer à l’écouter ! »

Imaginez la scène : la moitié de notre assemblée qui quitterait l’église après avoir entendu l’évangile ? Il faut dire que Jésus ne ménage pas les oreilles de ses auditeurs. Que Rabbi parle de chair à manger et de sang à boire, les interdits fondamentaux du judaïsme, cela dépasse la mesure. Mais, en plus, Il parle de Sa chair et de Son sang, à boire, alors là, c’en est trop ! On ne peut pas continuer à l’écouter.

« Et à partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec Lui, nous dit l’évangéliste. »

Une habitude ancestrale

Êtes-vous sûrs, chers frères et sœurs, que notre époque ait changé ? Aujourd’hui encore, l’Église qui est « Jésus continué » a des parole fortes et parfois insupportables.

Que l’Église parle de dignité de toute personne, depuis la naissance jusqu’à la mort naturelle, ce qu’Elle dit là est intolérable ! on ne peut continuer à l’écouter !

Que l’Église explique que la sexualité est trop belle pour être livrée à nos passions, que nos logiques économiques sont subordonnées à l’Homme, que les riches ont un devoir sacré de soulager toute pauvreté, qu’il faille prier pour notre pays… on ne peut plus l’écouter ! ce qu’Elle dit là est insupportable !

Alors, on fait le tri dans ce que nous dit Jésus, dans ce que nous propose l’Église : « Oh, moi, vous savez, avec Jésus, je suis d’accord. Mais avec l’Église, non ! Elle a un train de retard. Elle finira bien par lisser son discours moral, rabaisser ses exigences »

Ou alors encore, on admire le Jésus révolutionnaire, et on en fait un icône de toutes nos luttes sociales. On peut encore admirer l’Église comme garante de l’ordre établi, et on la mêle à nos politiques d’exclusion. Bref ! aujourd’hui comme hier, l’évangile suscite bien des réactions de rejet ou de récupération quand on l’écoute à l’aune de nos calculs humains. D’une religion que l’on voudrait plus conforme aux modes et aux caprices, bref, d’une religion où Dieu parlerait le moins possible, ou alors le plus possible dans le sens que nous voulons…

Mais voilà, Dieu, le Christ, l’Église, ces Tout-uns parlent d’une seule voix, et ses paroles sont à prendre ou à laisser. Ces paroles, elle peuvent nous heurter. Nous pouvons les trouver obscures. Alors, cette question résonne à nos oreilles :