Quitte ton père et ta mère et va vers toi-même

Conférence Spi&Spi - Père Pierre-Marie

« Quitte ton père et ta mère… »

Cette parole est importante, mais elle n’est pas si facile car les liens qui nous unissent à nos parents sont forts : ils se sont tissés au fil du temps, parfois marqués par la douleur.
Au fil de cette conférence donnée aux jeunes professionnels, Père Pierre-Marie détaille combien quitter ses parents n’est pas s’opposer à eux, mais se mettre dans un face à face d’alter ego , dans une démarche de croissance pour quitter le monde parental et devenir adulte.

Père Pierre-Marie

Texte de la conférence

Cette conférence est basée sur le travail d’André Wénin, Université catholique de Louvain publié dans la revue Accueil rencontre n° 238, juillet-août 2007.

L’appel de Dieu c’est quitter

Le Seigneur dit à Abram :
« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Gn 12,1

Dans toute vocation, il faut quitter quelque chose. A cela est attaché une promesse une bénédiction, de fécondité.

« Pour dire « Je », il faut pouvoir laisser ce qui est connu et aller vers l’inconnu. Quitter se fait dans la tête, prendre le risque de penser par soi-même. Ce n’est pas couper le cordon mais avoir un cordon de 1000 km qui permet d’aller et venir. »

Cette expression imagée est discutable, deviendrait-on des « ex » enfants ? On ne divorce jamais de ses parents. Même défunts, des parents restent des parents. L’enjeu est de savoir quelle est la juste distance que je vais prendre avec eux. En quoi je suis libre par rapport à eux – et eux aussi le sont. Cette distance va me permettre de porter du fruit, d’être un homme, une femme debout, être adulte et porter d’autres.

« En toi seront bénies toutes les nations de la terre. »

On le voit bien dans cet appel : il y a une distance, mais ce n’est pas un conflit. Celui qui est en conflit avec ses parents ne les a pas vraiment quittés. Prenons le cas de l’adolescence, ou encore le passage par la préparation au mariage : par exemple, une jeune femme qui a rompu les ponts avec sa mère, partie avec un autre homme il y a plusieurs années : comment formuler le faire-part ? peut-on faire ne pas inviter ses parents même si nos chemins sont différents ?

Vous, jeunes adultes, devenez un autre adulte face à vos parents. On le voit donc bien : ce « quitter » se fait à l’intérieur, dans la tête.
Pour devenir pleinement adulte, j’ai besoin d’aller vers l’inconnu et de quitter le monde parental. Cette capacité ne survient pas à 18 ans, cela prend plus de temps.
On peut alors se positionner face à ses parents, ne pas être d’accord, non pas pour être en conflit, parce que j’ai décidé autre chose. Si je suis dans le mode « je vis pour faire plaisir à mes parents », on risque de manquer une fécondité promise. Mais il faut savoir que cela prend du temps car le résultat est de devenir un alter ego de ses parents, leur égal, et pas seulement la chair de leur chair, pour se construire dans son humanité. Dire « je » passe bien souvent par dire « non ».

« L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et tous deux ne formeront qu’une seule chair. »

Cette question de lien avec les parents est très importante dans la fondation d’un couple. Le temps du célibat - qui est plus souvent subi que choisi – est un moment privilégié pour redimensionner le lien que l’on a avec ses parents, et d’ajuster certaines attitudes, certains fonctionnements avec eux, car cela risque de se rejouer à l’intérieur du futur couple. Si cette distance n’est pas prise dès le début, cela sera compliqué par la suite.

Je pense à l’exemple d’une jeune femme célibataire en proie au choix entre un voyage organisé par un groupe d’amis auquel va participer un jeune homme qu’elle apprécie, et une fête de famille pour un anniversaire de mariage (la location d’un Riad au Maroc !).

La question de l’organisation des vacances et des réunions de famille est souvent une bonne illustration.

Abandonner père et mère pour aller vers soi-même

Voici ce que nous dit la Bible au sujet de la création de l’homme :

« L’homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela, l’homme abandonnera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’une seule chair » Gn 2, 23-24

Abandonner vient du verbe hébreu ‘azav qui a un sens fort. Laisser derrière, les lâcher. Ce signifie qu’ils ont un chemin sans nous tout comme nous avons notre chemin sans eux. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de lien.

André Wenin de l’université catholique de Louvain écrit la chose suivante :

« L’homme doit abandonner ceux dont il peut dire qu’ils sont les os et la chair, à savoir ses parents. Il lui faut dans un processus de différenciation, de séparation, laisser l’univers familier, connu depuis toujours. En quelque sorte il doit quitter le monde sécurisant du même dans le cadre duquel vient s’inscrire spontanément toute nouvelle relation.
Alors il peut entrer dans un juste attachement à celle qu’il a d’abord reconnue autre, loin de toute fusion. »

L’homme doit abandonner pour devenir lui-même. Il doit laisser derrière ses parents, l’univers familier pour passer du connu vers l’inconnu.
Parce que j’aurai accepté que mes parents soient autres que moi et que je suis autre que mes parents que je pourrai accepter l’altérité nécessaire pour vire en couple.
Celui qui pense qu’il doit vivre pour faire plaisir à ses parents est dans une fusion qui peut l’empêcher de fonder un couple, une seule chair, une entité à part.

Mais qui croit ainsi avoir trouvé l’« âme sœur » est souvent dans l’illusion d’une projection dont il ne s’aperçoit pas. Sans doute a-t-il perçu l’autre comme le père de ses rêves, la mère inconsciemment désirée, le frère ou la sœur idéaux.
Au fond, dans ce cas, il ne saisit de l’autre que ce qui lui est « familier », ce qui correspond à des attentes enfouies, il ne voit que ce qui lui procure une impression de comblement, une sensation de plénitude, de bonheur sans ombre.

La fille de 32 ans qui est capable de renoncer à une location de rêve pour suivre son chemin de construction est vraiment un modèle ! Le manque est en effet le lieu d’un plus.
Qui « abandonne ainsi père et mère », pour « s’attacher (avec justesse) à sa femme » – c’est-à-dire pour l’accueillir dans la différence que dissimulent les apparences de complémentarité, de proximité, de familiarité –, celui-là devient une « chair unique » et permet à son partenaire d’en être une également.

« Une « chair unique » serait donc « un être humain habitant sa différence singulière, assumant sa limite et son manque, avec la fragilité qui l’accompagne nécessairement ».
Ainsi, ce que rend possible le fait d’abandonner père et mère, c’est en quelque sorte de devenir soi-même et de cesser de prendre le partenaire pour « l’os de ses os et la chair de sa chair » – pour un objet comblant –, lui permettant d’être une « chair unique », dans sa singularité irréductible. »

Ainsi, distincts l’un de l’autre, les partenaires peuvent entrer en alliance et vivre un lien non fusionnel.
Alors, dans l’espace entre l’un et l’autre s’ouvre un lieu pour une autre « chair unique », un être différent et de l’un et l’autre : le tiers, qui peut être l’enfant.

On peut faire un parallèle avec la vie religieuse, qui a un côté maternant : si on reste dans cette relation infantile abritant ses peurs d’aller vers le monde, ça finira par casser jusqu’à en arriver à quitter la vie religieuse. Ce qui est intéressant dans la vie religieuse, c’est quand elle donne des outils pour devenir des hommes et des femmes debout.
Dans ma famille par exemple, le maître mot était : « pas de vagues », et c’est la vie en communauté qui m’a appris à dire que je n’étais pas d’accord, à ne pas craindre d’entrer en conflit, quand cela est nécessaire.

 Pour approfondir cette partir, vous pouvez écouter une autre conférence sur l’impact sur le présent des relations passées avec son père.

Le fait de se voir comme deux adultes face à face, dans l’altérité des corps et des esprits, aide pour la vie matrimoniale. On ne peut pas vraiment faire plaisir, aimer si on n’a pas dit « Je ». On ne peut pas se donner, ni même honorer.
Voici un lien avec un autre commandement :

« Celui qui n’a pas quitté son père et sa mère ne peut pas honorer son père et sa mère. »

Dans cette différentiation, il y a toujours une forme de douleur, de culpabilité ; il n’y a pas d’anesthésie. Quand on a vécu sous le mode de la cocotte minute pendant tout le début de sa vie, ça ne sort pas en douceur.

Des exemples plus fort que des locations d’été sont le rapport aux maisons de famille, aux « métiers de familles » comme l’exploitation agricole, l’entreprise pour lesquelles les parents se sont sacrifiés…
Bien entendu il y a la question de la transmission, de la tradition, mais cela a aussi donné la notion de trahir, c’est la même racine. Pour transmettre, il ne faut pas toujours se mettre dans les traces de ses pères. On peut aussi reprendre la maison familiale en mettant d’autres bases, une nouvelle façon de l’organiser…

Le Saint Père aussi nous a montré le chemin juste après son élection. A ce moment-là, on a voulu le conduire à « ses appartements » : le palais apostolique, c’est une habitude séculaire, c’est magnifique, les papes habitent-là. Or, le pape François témoigne qu’il a entendu un grand « Non » : « Non, tu n’iras pas là. » Il avait 72 ans, à priori pas en pleine crise d’ado…
Et il est resté à Sainte Marthe, la maison dans laquelle se réunissent les cardinaux. Il s’y est fait aménager un 2 pièces, il va avec son plateau au self service le matin, et se rend au palais apostolique pour recevoir les chefs d’état.

Il est important de s’appuyer sur la vie spirituelle pour bien discerner, ne pas céder au coup de sang, et prendre le temps de se demander :"Qu’est-ce que le Seigneur me demande ?" Il ne s’agit pas de mener une vie égoïste, mais à la lumière du Tout Autre qui m’aide à vivre une bonne distance, dans l’amour.
Pourquoi ne pas demander un accompagnement spirituel pour une décision que l’on a à prendre ?

Ce qui m’empêche d’abandonner, ce sont principalement des peurs

  • La peur de dire qu’on n’a plus besoin de l’assistance des parents, du moins pour notre quotidien : une relation filiale a pris le relais d’un relation d’aide.
  • Peur d’entrer dans la vie qui implique une vie adulte, et préférer la dépendance sécurisante à l’autonomie ; préférer le connu à l’inconnu : c’est un repli sur la famille, une régression. Il s’agit cependant d’une fausse sécurité, car ce n’est pas la vraie vie. On voit une éducation réussie quand elle donne le message : « Vas, vis et deviens ! », car on ne peut pas garder un enfant pour soi. C’est souvent le lien avec le père qui se manifeste là (cf conférence ), comme une mise au monde.
  • La peur de décevoir ses parents, de leur faire de la peine
  • La peur de perdre l’image que l’on a de soi-même, et que les autres ont. Ces deux images sont le fruit de l’éducation.
  • La peur de casser le roman familial, le mythe fondateur de la famille : exemple « Nous sommes une famille unie ». Mais cela suppose-t-il qu’on soit obligés d’aller en vacances chaque année, de faire comme tout le monde ? l’altérité est-elle admise dans cette famille ? a-t-on la capacité de dire « non » sans pour autant devenir un enfant terrible ? (exemple du rituel de la balade familiale)
  • La peur d’être déçu par ses parents et de les découvrir égoïstes, plus centrés sur eux-mêmes et que sur leur désir de transmettre, qu’on a pourtant apprécié chez eux.

Certains ne s’autorisent pas à avoir une vie privée hors des parents. Attention à ces réseaux sociaux, aux groupes WhatsApp, Snapchat… où on étale sa vie privée aux parents. La question est de savoir où est le jardin secret du couple par rapport aux parents ? de même entre époux : ce n’est pas pour faire des cachotteries, mais à commencer par notre relation à Dieu, le secret de notre confession…

  • La peur de perdre notre place et notre rôle dans la famille. Il est certain que si vous bougez, ça va bouger aussi autour de vous.
  • La peur de laisser les parents seuls car en fragilité (veuvage, santé…) Attention à ne pas tomber dans la « parentification » : devenir le parent de ses parents. Il ne s’agit pas pour autant de ne pas aider et soutenir, mais de ne pas rester infantile.
  • La peur de la solitude ; Exister dans la société c’est le pouvoir d’y être seul, se débrouiller sans que personne ne te tienne la main ou ne parle pour toi. Etre seul, c’est aussi prendre des décisions à prendre pour soi-même, se positionner.

Du côté des parents, c’est faire le deuil que le jeune adulte soit enfant et qu’ils ne sont plus aussi jeunes. C’est s’avouer que l’on approche de la mort, que la roue tourne.
Pour eux, c’est la peur de devenir inutiles. Auparavant, l’enfant est la raison d’être, la chair de sa chair, l’os de ses os… Parfois, l’enfant était l’alibi à une vie de couple peu satisfaisante, et ils se retrouvent maintenant face à face…
Il y a aussi la peur de perdre leur identité. S’étant trop réduits à être les parents de la famille Untel, comme dans le jeu des 7 familles, ils sont déstabilisés en voyant leurs enfants voiler de leurs propres ailes. Ce n’est plus le côté parental qui va les définir, mais le côté matrimonial, sans les enfants.

IV Les conflits de loyauté : balance éthique entre mérite et dette C’est le point le plus important, car il semble que tout se situe là : en naissant, chaque enfant contracte une dette envers sa famille. C’est une loyauté verticale ordinaire qui maintient la différence des générations.

La Bible le rappelle en multiples occasions, notamment dans les livres de sagesse :

« De tout ton cœur honore ton père et n’oublie jamais ce qu’a souffert ta mère. Souviens-toi qu’ils t’ont donné le jour que leur offriras-tu en échange de ce qu’ils ont fait pour toi ? » Siracide 7, 27-28.

Donner les vie : les parents ayant fait le don le plus grand, quel autre don que la loyauté pourrait compenser cela en retour ? Dans certains cas, devenir adulte fait entrer dans un conflit de loyauté.
Par exemple, dans le cas d’un couple de religion différente, si on ne parvient pas honorer le choix que l’on a fait de s’attacher à une personne de religion différente. premier car,

Le conflit de loyauté survient parfois lors de divorces (un parent prend l’avantage sur l’autre), lors de secret de famille, lors défaillance de la fonction parentale qui entraîne une « parentification » d’un enfant. L’enfant préfère jouer le rôle de père vis à vis de sa mère plutôt que de constater que le père est défaillant. Dans ces cas de séparation, on est souvent pris dans une double contrainte (double bind) : soit on aime papa, soi maman ; de même, on peut ressentir une « obligation de choix » : soit ma fiancée, soit mes parents…

Mais il faut sortir de ce conflit de loyauté car il culpabilisant au possible. Le chemin à emprunter est d’enfin dire « JE » et en abandonnant ses parents, comme je l’ai dit auparavant.

« Tu honoreras ton père et ta mère »

« Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. » Ex 20, 12

Parole donnée par Dieu, c’est le 4° commandement du décalogue, le seul à avoir une promesse qui lui soit attachée…
Il est important de voir que le verbe hébreu kibbéd signifie au sens concret « alourdir, rendre lourd, donner du poids ». On peut l’entendre ici en deux sens. Le premier serait d’accorder tout leur poids, toute leur importance à ceux par qui sont transmis les dons essentiels que tout être humain reçoit en venant au monde.

C’est aussi se rappeler que la vie est un don et donner de l‘importance à ceux qui nous ont offert ce don. Honorer c’est pratiquer la vertu de justice. On peut être injuste en ne donnant pas ou en donnant mal (en ne donnant pas assez de temps, par exemple).
Il faut trouver la relation ajustée à ses parents.

Mais alourdir peut aussi dire que du fait des personnalités et des choix, la relation avec les parents peut être lourde, difficile à porter. En demandant d’alourdir son père et sa mère cela veut dire ne pas porter les fardeaux, les espoirs déçus, frustrations à la place du père et de la mère. Que chacun porte son poids et qu’il refuse d’alléger les parents.
En hébreu alléger c’est aussi maudire. Le chapitre suivant de l’Exode le dit clairement :

« Qui allège son père et sa mère sera voué à la mort » Ex 21, 17.

Soyons attentifs à la dimension transgénérationnelle de la relation familiale : ces choses qui sont dites de père en fils, de mère en fille. C’est le cas des secrets de famille.
Nos parents sont peut-être plus solides que nous le pensons.

Nous honorons nos parents en devenant nous-même en faisant que notre vie pour du fruit, en étant des hommes et femmes debout. Il est nécessaire d’abandonner pour honorer.
Nous respecterons mieux nos parents si nous trouvons avec eux une juste distance.

La dimension spirituelle

Comme le rappelle le saint pape Jean-Paul II : le don de piété est un don du Saint-Esprit. La piété filiale est de reconnaître le don que je suis. Elle est indispensable dans tout ce processus.
La communion demande la transcendance avec le Tout-Autre par excellence. Il est nécessaire de retrouver l’altérité de Dieu qui donne à nos relation les justes distances : ni emprise, ni froideur, ni tiédeur ou dureté, ni infantilisme ou indifférence. Le Saint-Esprit nous permet de trouver la bonne distance avec ceux qui me sont chers et à qui je dois la vie.

Le Pape François nous dit qu’il y a un rapport étroit entre le don de piété et la douceur :

Si le don de piété nous fait grandir dans la relation et la communion avec Dieu et nous pousse à vivre comme ses enfants, en même temps, il nous aide à reverser cet amour aussi sur les autres et à les reconnaître comme nos frères. Le don de piété signifie être vraiment capable de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul ou angoissé, de corriger celui qui est dans l’erreur, de consoler celui qui est affligé, d’accueillir et de secourir celui qui est dans le besoin. Il y a un rapport très étroit entre le don de piété et la douceur. Le don de piété que nous donne l’Esprit-Saint nous rend doux, nous rend tranquilles, patients, en paix avec Dieu, au service des autres avec douceur.

Pour conclure, reprenons les paroles en Français les paroles du Veni sancte spiritus :

Viens, Esprit-Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final donne la joie éternelle.