Sel et lumière pour vivre un amour pour toujours

20 septembre 2017

« Lâcher prise est la vraie attitude du croyant pour vivre un amour de toujours à toujours. »

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie du mariage :

Cher Victor, chère Albane,

Lors de la très sérieuse préparation de mariage que vous avez faite, je vous ai donné un critère pour choisir les lectures de cette célébration : que les lectures que vous allez choisir soient comme une source, une lumière pour votre vie matrimoniale et familiale, que vous puissiez y revenir régulièrement pour alimenter votre vie spirituelle et votre intimité avec le Seigneur.

Et vous ici, qui avez depuis quelques années échangé vos consentements devant l’autel du Seigneur, vous pourriez faire mémoire des lectures que vous avez choisi pour éclairer ce sacrement du mariage et y revenir de façon à puiser dans cette Parole qui est vivante.
La Parole de Dieu est vivante, elle éclaire notre chemin, ce n’est pas simplement un texte de sagesse ou un texte de quelle que philosophie que ce soit, aussi brillant soit il.

Vous avez choisi ces deux belles lectures, dont la lecture de saint Paul apôtre aux Philippiens :

« Ne soyez inquiet de rien, mais en toute circonstance soyez dans l’action de grâce. »

Rien que cela c’est un chemin de vie, un programme de vie, chère Albane et cher Victor, pour votre vie matrimoniale et familiale, et pour nous qui vous entourons.
Peut-être à l’aube de votre mariage, il y a des inquiétudes quant à l’avenir. Et c’est bien logique, notre monde est bouleversé et malade, on voit des tensions de partout dans notre société.
Peut-être dans votre propre vie et dans votre couple vous êtes inquiets au plan professionnel, personnel, …

Saint-Paul vous dit, et il le dit à nous aussi :

« Ne soyez inquiet de rien. »

Il est une chose de s’occuper des affaires de ce monde de façon responsable, il en est une autre de se préoccuper, être comme saisi d’inquiétude, d’angoisse par rapport à l’avenir.
Ce n’est pas l’attitude du croyant. Le croyant ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, mais il sait avec qui il le vivra et cela c’est toute la différence.

Vous savez, cher Victor, chère Albane, avec qui vous vivrez cet avenir matrimonial et conjugal, vous le vivrez ensemble, mais avec le Seigneur, et c’est tout le sens de cette célébration et du sacrement que vous allez vous échanger l’un à l’autre.
On voit bien que la confiance est ce qu’il y a de plus attaqué dans notre vie. Nous sommes tentés par le risque zéro, par le principe de précaution, par la maîtrise de tout, par le contrôle et nous avons bien du mal à lâcher prise. Or, une vie de couple, et à travers cette lecture vous nous le rappelez, commence par un lâcher prise. Nous savons que dans l’avenir vous vivrez ensemble et que le Seigneur sera présent, quel que soit ce demain. C’est tout le sens de ce Carpediem chrétien : cueillir le jour.

« Pour aimer je n’ai qu’aujourd’hui. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

C’est d’aujourd’hui en aujourd’hui que nous nous avançons vers le Seigneur et que l’on progresse dans la fidélité est dans l’amour. Il peut y avoir une tentation à l’aube de former un couple chrétien de se demander si l’on tiendra là où d’autres ont échoué. Ce qui fait que vous tiendrez c’est de vous rappeler de cette phrase de la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Il y a la tentation de la condensation du temps : on est saisi de stupeur devant les 30 ou 40 ans qui nous attendent, mais ce n’est pas la manière de calculer du chrétien, le chrétien calcule en regardant en arrière, en faisant mémoire, la fidélité c’est cette capacité de vivre l’aujourd’hui, et d’arriver au seuil de la vie éternelle pour pouvoir contempler le Seigneur.

Victor et Albane, vous nous rappelez par cette lecture l’urgence de la manière de vivre du chrétien. Ne vivons pas un bonheur à la petite semaine, mais soyons attentifs à chaque minute, ce temps qui va vers la vie éternelle est compté, et parce qu’il est compté, tout compte. Déjà cette préparation au mariage que vous avez faite est capitale, elle est fondatrice. Votre amour est signe d’un autre amour de Dieu qui est de toujours à toujours.

C’est le sens de l’Évangile que vous avez choisi, du sel, de la terre et de la lumière du monde.
Vous avez le désir, cher Victor, chère Albane, de rayonner autour de vous. Nous avons aussi tous le désir de rayonner de cet amour du Seigneur, nous savons en même temps nos limites, nos pauvretés, nos fragilités, nous savons que parfois nous mettons la lumière sous le boisseau, nous préférons d’autres lumières que la lumière du Seigneur.

Vous avez choisi cet Évangile parce qu’il dit aussi ce que vous voulez vivre et rappelle à chacun d’entre nous ce qu’est le devenir chrétien. C’est de vivre à fond de cette lumière et de ce sel. Le sel c’est ce qui conserve, c’est ce qui donne du goût, c’est ce qui relève, c’est ce qui donne du goût. N’ayez pas une vie sans goût, n’ayez pas une vie dénaturée, mais une vie pleine et débordante.

La lumière c’est ce qui fait que les ténèbres disparaissent. Les ténèbres parfois habitent notre cœur : l’égoïsme, l’orgueil sont en chacun de nous et s’opposent à l’amour. Vous dites aujourd’hui au Seigneur que les ténèbres n’auront pas le dernier mot. Parfois face à cet égoïsme, à ces ténèbres, on se décourage, on en vient à douter d’un amour pour toujours et sans retour. Douter de cela, c’est douter de la grâce de Dieu on nous.

À travers le sacrement du mariage, cher Victor, chère Albane, vous vous donnez les moyens de vivre un amour pour toujours. Vous vous donnez les moyens du combat spirituel : c’est le combat contre nous-même et contre nos tendances égoïstes qui nous habitent, c’est la volonté d’avoir raison, de dominer, de vouloir que ma volonté se fasse sur la terre comme au ciel. À travers le sacrement vous vous donnez une force particulière pour que dans votre couple la lumière et le sel soirée réactivés à chaque moment.

Et vous qui avez reçu ici le sacrement du mariage, je vous invite à le renouveler, alors que Victor et Albane se le donneront devant l’autel de Dieu, à renouveler cette capacité d’amour, car l’usure nous guette. Merci Victor et Albane, à travers le choix de ces lectures, de nous inviter à cette réflexion et à reprendre conscience aussi de la beauté de l’amour humain, que livrés à notre propre forces, nous n’irons pas très loin.
Vous venez auprès du Seigneur supplier la grâce d’un amour qui dure. C’est ce que nous portons dans notre cœur les uns et les autres, quel que soit l’état de vie dans lequel nous sommes, quelle que soit la période de vie que nous vivons. Nous nous appuyons sur quelque chose de solide, la présence de Dieu au milieu de nous.

Demandons par l’intercession de la Vierge Marie qu’elle nous aide à devenir chaque fois plus ce que nous sommes, que vous deveniez, Albane et Victor, ce que vous êtes : signe visible de cet amour invisible de Dieu. C’est en vous regardant que je vais découvrir l’amour de Dieu de toujours à toujours ! Soyez lumière et sel, rappelez-nous à travers ce geste audacieux que vous faites aujourd’hui cette urgence de l’amour et du témoignage, demandez-nous à chacun que nous puissions là où nous sommes témoigner d’un Dieu qui nous appelle des ténèbres à son admirable lumière.

Amen !