Frère Diego

28 septembre 2006

« Comment des gens qui ont tout quitté peuvent-ils être heureux ? »

C’est en tentant de répondre à cette question que frère Diego, regard perçant sous des sourcils broussailleux, a fait ses premiers vœux. Il a commencé sa vie religieuse à l’abbaye d’Ourscamp où il est resté pendant 14 ans et demi. Il est reparti pour l’Argentine en juillet 2018.

Découverte de la vie consacrée

Né en Argentine, premier de quatre garçons, le jeune Diego a été élevé dans une famille catholique pratiquante. Il n’avait pourtant jamais croisé de frère habillé d’une bure dans la rue. C’est ce qui l’a fait se retourner sur Père Laurent-Marie (alors dans un Point Coeur) et qui l’a décidé à l’aborder.

Pendant plusieurs années, de lettres en entrevues, des liens se sont tissés.

Durant ses études de tourisme, lorsque les nombreuses fêtes avec ses amis lui en laissaient le temps, Diego allait passer quelques jours à la Casa Padre Lamy dont Père Pierre-Marie était Prieur.

Je trouvais la façon de vivre des frères sympa ainsi que leur proximité avec les jeunes. En 1997, j’ai ainsi collaboré à la création du mouvement scout de la Juventud Lamysta."

« Et toi, que vas-tu faire ? »

En l’an 2000, l’Argentine traverse une grave crise et notre futur frère se retrouve au chômage. A cette même époque il vit une rupture sentimentale. Au cœur de ces deux épreuves, une petite question de Père Pierre-Marie « Et maintenant que vas-tu faire ? » provoque un questionnement et une remise en cause de sa vie.

En 2002, alors qu’il avait retrouvé du travail, frère Diego vient passer trois semaines à la Casa et … y reste comme postulant.

Un soir d’hiver picard, frère Diego arrive à Ourscamp pour y effectuer son noviciat :

« Les premiers mois ont été difficiles. Je ne maîtrisais pas bien la langue française, j’étais plongé dans une autre culture où les gens sont plus distants, plus divers aussi. J’avais en moi beaucoup de questions : pourrais-je vivre sans fonder une famille ? Vais-je supporter de ne plus tout maîtriser de ma vie, moi qui en était si fier ? Saurais-je obéir et me recevoir des autres avec humilité ? Finalement j’ai trouvé une paix intérieure.

Ces dernières années

Je me suis beaucoup occupé des jeunes : j’ai accompagné les rencontres de la Frat, les camps-ski, les pélés, les week-end jeunes et encadré les petits lors des retraites familles. Tous ces contacts sont une joie. Cette année je serai moins disponible pour tout cela puisque j’entreprends des études de philosophie et théologie à Saint Jodard, en compagnie des frères de Saint Jean.

Je suis toujours en émerveillement devant l’amour de Dieu pour le tas de misère que nous sommes, moi le premier. Ne pas l’oublier permet de rester dans l’humilité. »