Homélie de la solennité de l’Épiphanie du Seigneur

8 janvier 2024

Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

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Texte de l’homélie

Frères et sœurs,

Nous fêtons l’Épiphanie du Seigneur qui est la manifestation de la gloire de Dieu. Dieu Se manifeste aux nations. Les rois mages qui viennent à Bethléem à la rencontre du Seigneur pour l’adorer sont ceux qui sont les païens. Ils montrent que nous sommes appelés à faire de même les uns et les autres. C’est l’annonce de l’incorporation des païens au Salut : tous les hommes sont appelés à être sauvés.

Tous appelés à être sauvés

Il n’y a pas certains à part, et puis les autres : en venant dans le monde, le Seigneur veut manifester Sa miséricorde à tous les hommes. C’est très important pour nous de comprendre cela : aucun d’entre nous n’est exclu du Salut, tous nous sommes appelés à marcher à la rencontre du Seigneur.

Dans le texte que nous avons lu, celui du prophète Isaïe, nous voyons qu’il y a un certains nombre de symboles, dont cet astre qui précède les mages et leur montre le chemin. Nous savons que, dans l’Antiquité, l’Astronomie était très développée. Cependant, elle était aussi liée à des pratiques divinatoires de magie et d’idolâtrie. Il est donc aussi important de montrer que les peuples qui ne font pas partie d’Israël étaient aussi appelés à entrer dans cette connaissance de Dieu, dans ce Salut que Dieu veut donner à tous les hommes.

Car, le Christ est venu libérer tous les hommes de l’angoisse de ce péché et de cette non connaissance de Dieu. Cette étoile est aussi ce symbole de la Foi de celui qui se laisse éclairer par la lumière de Dieu.

Si l’Épiphanie est la manifestation de la Gloire de Dieu, cette étoile qui est une lumière nous rappelle aussi le prologue de Saint Jean :

« La lumière a lui dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée… »

Le mystère de Dieu, le mystère de notre Foi est un mystère de lumière. Dieu vient nous éclairer. Il veut que nous apprenions à Le connaître. La lumière nous permet de voir ce qui nous entoure. Ainsi, par la Foi, nous avons à nous laisser éclairer par la présence de Dieu. Et C’est l’Esprit-Saint qui va accomplir cette action : Il vient en nos cœurs pour éclairer nos ténèbres.

Ce mages sont aussi le symbole des chercheurs de Dieu.

Qu’est-ce que chercher Dieu ?

Chercher Dieu c’est accepter d’accueillir cette lumière de la Foi. L’étoile est là pour nous signifier cette quête à laquelle nous sommes appelés. Et ce chemin de Foi que ces mages vont accomplir est aussi un chemin d’humilité, de renoncement et de sacrifice. Il est aussi une annonce de la Croix, car accueillir la Foi, la connaissance de Dieu, découvrir cette présence au cœur de nos vies montre l’étendue du péché qui nous habite et que nous sommes appelés à confesser.

Nous savons que le Christ qui nous a montré ce chemin, et c’est sur la Croix qu’Il nous sauve. Chacun d’entre nous nous devons prendre conscience qu’un jour – se ce n’est pas déjà arrivé - nous passerons pas des épreuves qui sont aussi signe de cette croix du Seigneur.

Mais, nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes : le Christ est présent. Il est côté de nous et Il combat avec nous.

Ainsi, dans cette quête que les mages accomplissent, nous sommes appelés nous aussi à cette rencontre avec le Seigneur à Le rechercher, car Dieu seul donne du sens à nos existences. Seul Dieu peut nous donner cette connaissance, car c’est Lui qui est notre créateur. Il sait exactement ce dont nous avons besoin. Et en connaissant Dieu, nous apprenons à nous connaître. C’est aussi une des conséquences de la Foi.

Donc, n’ayons pas peur et au contraire, apprenons à contempler, à connaître Dieu, à nous laisser habiter par Sa Parole. Et l’exemple le plus excellent sur lequel nous pouvons compter, celui que nous pouvons contempler, c’est celui de la Vierge-Marie.

Accueillir le Verbe à la manière de la Vierge-Marie

Avant d’accueillir le Verbe en son cœur, la Vierge-Marie L’a conçu dans Sa Foi, nous dit Saint Bernard. Elle est aussi appelée sous le vocable : « Mère admirable », « Mater admirabilis »… et on La représente en général en méditation dans le Temple, ce qui nous montre l’importance de la lecture des Écritures, de nous laisser imprégner par elle.

L’Écriture est comme une rosée qui descend dans nos cœurs et qui vient les féconder. Elle nous apprend à nous laisser conduire par l’Esprit-Saint. Dans Sa méditation, la Vierge-Marie a conçu le Verbe fait chair. Elle L’a accueilli dans Son cœur et dans Son corps. Et par la Foi, nous avons le même chemin à parcourir puisqu’elle nous fait comprendre que le Christ veut venir habiter dans nos cœurs.

Lorsque les mages viennent à la crèche pour adorer l’Enfant Jésus, ils entrent dans la maison de Marie et de Joseph. A nous aujourd’hui d’être ces mages pour entrer dans la maison de la Sainte Famille. Laissons-nous habiter par ce verbe éternel. Comme Siméon l’a prophétisé, cet enfant sera Celui viendra dans cœurs. Il viendra relever beaucoup mais aussi provoquer la chute d’un grand nombre, de tous ceux qui refusent le Foi et la connaissance de Dieu.

Pour cela, le Seigneur nous invite à ne pas fermer notre cœur, mais à l’ouvrir. Mais, pour emprunter la même attitude que la Verge-Marie, il nous faut trouver chacun d’entre nous notre manière d’accueillir le Seigneur et la volonté pour donner à l’Esprit-Saint de venir en nous et lui permettre de faire de notre humanité un surcroît. C’est Sainte Élisabeth de la Trinité qui a médité sur cette attitude et elle dit dans cette prière :

« L’Esprit-Saint est appelé à venir en nous pour nous permettre de devenir d’autres Christs. Que notre humanité soit surélevée pour que nous soyons aussi une incarnation de ce Verbe. »

N’oublions pas que par le baptême, nous avons été faits fils et filles de Dieu et que nous sommes appelés à rentrer dans la gloire de Dieu. Le Père du Ciel nous reconnaîtra parce que le Verbe éternel habite en nous.

Demandons aujourd’hui cette grâce à ces mages, à tous ceux qui nous ont précédés dans cette gloire de Dieu de venir nous donner cette grâce d’accueillir en plénitude la lumière de la Foi,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 60,1-6.
  • Psaume 72(71),1-2.7-8.10-11.12-13.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 3,2-3a.5-6.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12 :

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.

Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.