Homélie du 14e dimanche du Temps Ordinaire

8 juillet 2019

Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. »

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Texte de l’homélie :

Mes biens chers frères,

À un peuple désespéré et découragé, voici qu’une parole de réconfort est adressée :

« Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, soyez pleins d’allégresse. »

Le peuple d’Israël a connu l’humiliation de la défaite, la souffrance de la déportation, le désarroi et le sentiment d’avoir été abandonné par Dieu. En exil, travaillé par la Parole de Dieu et par le Saint-Esprit, il a découvert qu’il avait été frappé à cause de ses infidélités.
Et maintenant le Seigneur l’appelle à la conversion et au renouveau dans l’espérance.

Viennent des temps où Dieu lui-même visitera son peuple, où Il reprendra sa tête. Nous savons en effet qu’à la plénitude des temps, Dieu a envoyé son propre Fils. Les hommes sont désormais appelés à la joie du salut en faisant l’expérience du pardon des péchés et du don de la vie éternelle.

Aujourd’hui, nous voyons le Seigneur Jésus choisir Ses disciples pour les envoyer en mission.
Il les envoie préparer le chemin, partout où Jésus devait passer. Ils sont envoyés en éclaireur de la Bonne Nouvelle et Jésus les fait déjà participer à Sa puissance et à Son autorité. En Son Nom, ils font des miracles, guérissent des malades et chassent les démons.
À ces signes, tous peuvent reconnaître que Dieu est présent, que les temps sont accomplis et que le Royaume des Cieux est tout proche.

La parole qu’ils annoncent ne leur appartient pas. Ils doivent transmettre ce qu’ils ont eux-mêmes reçu du Seigneur Jésus. Ils n’ont pas recours à des artifices rhétoriques ou à des promesses démagogiques. Non, ils annoncent avec audace et courage la vérité du salut.

Cette vérité n’est pas toujours ou partout accueillie. Peu importe. La petite Bernadette de Lourdes affirmait tranquillement au préfet qui refusait de la croire lorsqu’elle racontait ce qu’elle avait vu à la grotte de Massabielle :

« Monsieur, je ne suis pas chargé de vous le faire croire. Je suis chargé de vous le dire. »

C’est tout ! C’est à cette simplicité et à cette force que l’on peut reconnaître les ouvriers de l’Évangile, ceux qui travaillent à la moisson.

Et pourtant nous l’entendons cette parole de Jésus :

« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Tout homme a pour vocation d’entrer dans l’Église, de rencontrer le Christ, de vivre de sa grâce et d’obéir à sa parole. Mais pour cela il faut que cette parole soit annoncée.

Par notre baptême, tous, nous sommes associés à la mission, à l’œuvre de Jésus-Christ.
Certes, il ne s’agit pas pour nous de traverser les océans ou de franchir les montagnes. Il nous suffit, pour annoncer cette Parole, pour transmettre l’Évangile, de nous appliquer à faire du mieux que nous pouvons notre devoir d’état. Alors ceux qui nous entourent feront l’expérience - souvent à notre propre insu - de la présence de Dieu puisque le Chrétien est celui qui est marqué, depuis le jour de son baptême et de sa confirmation, du sceau, de la marque du Christ, qui est Dieu parmi nous, Dieu avec nous. Tous nous avons vocation à porter le Christ à nos frères.

Cependant, au sein même du peuple chrétien, Dieu appelle plus particulièrement quelques uns pour donner toute leur vie, tout leur cœur, toute leur existence au service de la mission et de l’évangélisation comme prêtre ou comme religieux. Ces prêtres et ces religieux renoncent à certains biens terrestres pour être complètement et totalement disponibles à l’annonce du royaume.
D’une manière particulière l’évangile que nous méditons aujourd’hui a résonné dans leur cœur. Ils ont tout quitté pour suivre Jésus. Mais leur joie n’est pas de faire des choses extraordinaires ou d’occuper une place à part dans le peuple de Dieu. Non, Jésus leur rappelle que la joie véritable est de savoir que leurs noms sont inscrits dans les cieux. La joie chrétienne ne consiste pas d’abord à faire des choses pour le Seigneur mais à savoir que Dieu nous aime.

C’est sur cette certitude de l’amour de Dieu pour nous que se construit toute notre vie chrétienne. Et la preuve de cet amour, c’est notre baptême. C’est la présence du Christ dans la sainte Eucharistie.

C’est l’Évangile qui nous rappelle tout ce que Jésus a fait et subi pour nous et pour notre salut. C’est le pardon du Seigneur que nous recevons chaque fois que nous confessons nos péchés et que nous recevons l’absolution sacramentelle. C’est le grand mystère de la prière qui nous donne de parler à Dieu comme à un père, plein d’attention et de délicatesses pour ses enfants.

Certes, toute vie chrétienne prise au sérieux ne peut faire l’économie de l’expérience de la Croix, comme nous le rappelle Saint Paul. Mais ce que nous contemplons d’abord dans le mystère de la Croix, c’est la révélation de l’amour de Dieu.
Il n’a pas craint de livrer son propre Fils entre nos mains. Et Jésus manifeste par sa croix combien Il aime son Père, combien Il aime ses frères les hommes pour qui Il a versé tout ton sang. Tout chrétien a été baptisé dans la mort et dans la Résurrection du Christ. Comme Saint Paul, il marque dans sa vie les marques de la souffrance de Jésus. Ainsi il peut être signe et missionnaire de l’amour de Dieu.

Chers jeunes qui allez faire votre première communion, c’est bien Jésus qui vient en vous pour faire de vous les témoins et les missionnaires de Son amour. Jésus se fait votre ami, votre compagnon de route, Celui qui sera toujours à vos cotés dans les bons comme dans les mauvais moments.
Ayez à cœur de vivre de cette présence dans la prière, le service et la joie. Alors vos amis, vos proches, vos parents, vos camarades reconnaitront en vous la présence de Jésus qui nous aime et qui veut vivre toujours avec nous dans l’éternité de son amour.

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 66,10-14abc.
  • Psaume 66(65),1-3a.4-5.6-7a.16.20.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 6,14-18.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,1-12.17-20 :

En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’
S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.

Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »
Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites :
“Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.”
Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant :
— « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit :
— « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire.
Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »