Homélie du 1er dimanche de l’Avent

29 novembre 2011

« Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie :

En ce dimanche marquant un nouveau cycle, le démarrage de l’année liturgique, rappelons cette vérité fondamentale : dans la première partie du temps de l’Avent, il ne s’agit pas de préparer Noël, pas avant le 17 décembre, tout du moins. Ces deux premières semaines sont un temps pour se laisser éduquer à la manière dont Dieu se révèle à nous : Il est le Seigneur qui vient, sans cesse en train de venir à notre rencontre.
Il nous faut vivre dans cette attente : attente de la venue en Gloire du Seigneur, mais aussi cette attente à chaque instant : intimité, dialogue avec le Seigneur, réponse à son invitation à vivre dans ce monde nouveau qu’Il appelle son Royaume.

L’appel du peuple

Le livre d’Isaïe résonne de manière très forte aujourd’hui : « Pourquoi Seigneur nous laisses-tu errer hors de Ton chemin ? ». Ne serait-ce pas plus pratique si l’on y voyait clair, si l’on pouvait voir le Seigneur face à face ? Nos cœurs sont insensibles à la crainte de Dieu, selon ce cri d’Israël qui cherche ce contact avec le Seigneur.
Puis, la réponse à cette colère exprimée par le prophète, voici que le Seigneur est descendu. Personne ne l’aurait attendu dans l’Incarnation telle qu’Il l’a vécue : Jésus doux et humble de cœur qui s’adresse au pécheurs, Jésus crucifié, il n’est pas venu sous la forme de la puissance, et pourtant, Il est venu et Il a agi en l’homme qui espère en Lui.

La réponse du Seigneur :

C’est une rencontre dans laquelle il va nous éduquer à la confiance, réveiller notre cœur. D’où l’insistance de Jésus pour que nous vivions éveillés. A chaque instant dans notre vie, nous pouvons rencontrer le Seigneur : Saint François rencontrant le lépreux, frère Roger de Taizé rencontrant l’ouvrier, Saint Martin rencontrant le pauvre devant la porte d’Amiens.
Nous sommes alors souvent surpris dans une relecture, comme Jacob : « Alors, le Seigneur était là, et je ne le savais pas ».

Il vient…

Le Seigneur vient à notre rencontre. Entre nous, une rencontre dans l’essentiel, comme la rencontre extraordinaire de Marie avec Élisabeth. Pour cela, apprenons à être « branchés » sur l’essentiel, sur le cœur profond, sans se laisser arrêter par les soucis du monde, comme Élisabeth qui discerne en Marie la Mère du Seigneur à travers une simple geste entre l’une et l’autre.
Nous, nous pensions comme dans le texte d’Isaïe, qu’il fallait faire des grandes choses. Et pourtant, le prophète qui connaît le Seigneur dans le fond de son cœur connaît le Seigneur reconnaît :

« Nous étions comme des être souillés, toutes nos actions étaient comme des vêtements salis. Nous pensions Dieu comme un juge humain, et tu étais irrité contre nous, contre notre incapacité à comprendre. »

Et pourtant, nous sommes sauvés, car, ce dimanche, il nous est enseigné que le Seigneur est Père et notre rédempteur.
Et Jésus nous l’a révélé dans cette prières qui est au cœur de nos célébrations et de nos offices : Seigneur, Tu es notre Père et notre rédempteur, et tel est ton nom depuis toujours, et pour toujours.

… pour nous racheter

Le « racheteur », celui qui vient nous venger, dans le sens où nous ne serons pas abandonnés, car Il vient au devant de nous. A nous à ne pas rester sur notre quand à soi, mais à faire notre chemin à chaque eucharistie : nous sommes invités à nous approcher vers le Seigneur qui nous donne sa vie, dans l’obéissance de la foi.

S’il nous reste un doute, relisons la salutation de Saint Paul à L’Église de Corinthe, à la foi ardente, mais parfois difficile :

« Je remercie Dieu à chaque instant pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus. En Lui, vous avez reçu toutes les richesses : toutes celles de la parole, et toutes celles de la connaissance de Dieu. »

Cette exhortation vient du fond du cœur, car il sait voir l’œuvre de Dieu même dans les pauvres, que nous sommes nous aussi.
Puissions-nous être éveillés , avec cette intention amoureuse au mystère du Seigneur qui est là présent à chaque instant de notre vie, comme sur le qui-vive.

Seigneur, change nos cœur, et aide-nous à dépasser notre aveuglement, n’étant pas tant tournés vers nous-même que dans l’éveil de Celui qui est, qui était et qui vient,

Amen


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 63,16b-17.19b.64,2b-7.
  • Psaume 80(79),2ac.3b.15-16.18-19.
  • Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1,3-9.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37 :

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d’un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.

Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis.

Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »