Homélie du 32e dimanche du Temps Ordinaire

12 novembre 2019

« Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

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Texte de l’homélie :

Si nous nous retrouvons en cette chapelle, si tous les dimanches nous nous rassemblons avec nos frères chrétiens dans nos églises et dans nos paroisses, si , au quotidien, nous cherchons à être fidèles à l’Évangile, si nous communions au corps et sang du Seigneur, si nous recevons régulièrement le pardon de tous nos péchés dans le sacrement de la pénitence, si nous consacrons chaque jour du temps à la prière et à la méditation, c’est parce que la résurrection du Christ est entrée dans nos vies au jour de notre baptême.
Être baptisé, c’est en effet accueillir la vie divine, le pardon, la libération, le salut et la promesse de la résurrection.

Dimanche après dimanche, nous célébrons la résurrection du Christ qui est notre résurrection, une résurrection qui concerne notre corps comme notre âme, toute notre condition puisque c’est toute ma personne qui est appelée au salut.
Une personne humaine c’est un corps et une âme, une intelligence et une volonté, une liberté et une sensibilité, une chair et un esprit, c’est tout l’homme qui est sauvé puisque le Verbe de Dieu a assumé une nature humaine complète, soumise comme la nôtre au temps et à l’espace.

Dans l’eucharistie, Jésus ressuscité vient à notre rencontre, comme Il est apparu au soir de Pâques aux apôtres réunis au Cénacle, comme Il a rejoint les disciples d’Emmaüs, comme Il s’est révélé à St Paul sur le chemin de Damas.
Il transforme notre vie, Il éclaire toute notre existence, Il se fait le compagnon de notre vie, le chemin qui nous mène à l’éternité. Il vient aux devants des jeunes qui se préparent au mariage, c’est-à-dire au don total de l’amour, Lui qui, sur la croix, S’est donné totalement au Père pour le pardon de nos péchés. Il vient au-devant des époux qui restent fidèles à la parole qu’ils se sont donnée il y a parfois plusieurs dizaines d’années. Il vient au-devant de nous, nous apportant consolation et réconfort lorsque la mort vient séparer pour un temps ceux qui se sont connus et aimés sur cette terre.
La résurrection inaugure le temps de la foi et de l’espérance, la promesse de la victoire définitive sur la mort et sur le péché.

Déjà les martyrs d’Israël, qui avant notre ère acceptèrent de donner leur vie par fidélité à la loi du Seigneur, témoignent de cette foi en la résurrection. Nous pouvons reprendre et méditer la belle profession de foi de chacun des membres de cette famille :

« Puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ; mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu. »

Cette promesse allait parfaitement s’accomplir en Jésus-Christ. Il est mort, Il est ressuscité, Il est à jamais vivant et Il nous communique Sa vie, principalement par les sacrements. Cette vie immortelle qui nous est donnée doit donc marquer profondément nos existences et changer notre manière de voir, de penser, de faire et d’agir. Si le Christ nous a ainsi associé à sa vie, il nous faut adopter sa manière à lui de voir, de penser, de faire et d’agir.
C’est ce que l’Esprit Saint réalise en nous, par la foi, l’espérance et la charité. C’est ainsi que nous sommes conduits à la vérité tout entière et que cette vérité nous rend libres : libres du péché, libres du désespoir et du non-sens, libres de la haine et de la jalousie, libres de l’orgueil et de la vanité, libres de l’impureté et de l’égoïsme… libres de l’idolâtrie sous toutes ses formes qui rabaissent notre dignité, nous font vivre dans la superstition et la dépendance et nous empêchent de parvenir à la vérité.

Il n’y a rien de plus urgent aujourd’hui que de rappeler aux hommes les vérités nécessaires au Salut : l’existence de Dieu, Sa transcendance, Sa bienveillance qui s’exprime à travers les merveilles de Sa création, création dont Il est par ailleurs absolument distinct et séparé, le mystère de Sa vie et de Son être, Lui qui est Père, Fils et Saint-Esprit, Son désir de partager avec nous Sa créature Sa propre vie, le pardon qu’Il nous communique par le sacrifice de Son Fils, Dieu fait homme, et par le don de Son Saint-Esprit, la grâce de salut qu’Il nous communique et qui fait de nous Ses propres enfants, la vérité qu’Il nous communique par l’Église parce qu’Il ne peut ni se tromper ni nous tromper.
Voilà quel doit être le centre de nos vies parce que rien ne doit nous détourner de notre vocation qui est bien de parvenir au Ciel.

Notre Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. En lui, nous avons la vie, Sa propre vie qu’Il nous donne. Actuellement dans l’Église, nous entendons beaucoup parler de changements, d’innovations, de réformes, voire de bouleversements. Chacun se croit obligé de donner son avis, son point de vue, sa recette. Un journal catholique a même lancé une grande enquête : comment réparer l’Église ?
Dans ce vaste concours Lépine, il suffit de regarder l’histoire de l’Église. La clef de son renouveau passe par la conversion de ses membres, la première place donnée à la vie spirituelle, le souci de la fidélité à la doctrine du Salut telle qu’elle nous est communiquée par la Tradition de l’Église, le zèle apostolique et missionnaire, le refus de toute compromission avec les idoles d’hier ou d’aujourd’hui, la rupture avec les idéologies et le relativisme moral qui rendent impossibles la fidélité à l’Évangile… et surtout la foi vivante dans le Christ ressuscité qui ne cesse de nous appeler à la joie de la conversion et qui renouvelle aujourd’hui la merveille de Sa présence et de Son action.

Que Notre-Dame de la vie, Notre-Dame de la résurrection, Mère de l’Église et notre Mère nous obtienne de vivre dès à présent comme des vivants, appelés à la résurrection bienheureuse,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Deuxième livre des Maccabées 7,1-2.9-14.
  • Psaume 17(16),1ab.3ab.5-6.8.15.
  • Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 2,16-17.3,1-5.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 20,27-38 :

En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.

Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »