Homélie du 4e dimanche du Temps Ordinaire

29 janvier 2024

Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »

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Texte de l’homélie

« Je sais qui tu es : tu es le saint de Dieu. »
« Tais-toi, sors de cet homme ! »

Jésus apostrophe le démon et lui dit de sortir de cet homme. Nous savons que le démon est celui qui est le menteur, celui qui dissimule et qui cache la vérité. Il donne l’apparence de la vérité, mais ce n’est pas la vérité. Et lorsqu’il dit « Tu es le saint de Dieu », il ne dit pas « Tu es Dieu, Tu es le fils de Dieu ». Et c’est important car cette différence nous montre que même dans ce moment là, il est en train de dissimuler cette vérité.

Et lorsqu’Il Se présente Lui-même comme étant le chemin, la vérité et la vie, le Seigneur nous demande avant tout d’écouter Sa parole. Dans la première lecture, nous avons entendu dans le Deutéronome :

« Si quelqu’un n’écoute pas ces paroles que le prophète prononce en mon nom, moi-même, je lui en demanderai compte. »

Il est important que nous sachions écouter cette parole. Et pour l’écouter, Dieu nous a fait le don de la vie, cette vie qu’Il nous a donnée. Elle nous a été donnée pour que nous puissions accueillir cette parole et pour la vivre. Nous devons recevoir chaque jour cette parole de Dieu comme un don, comme la bonté même de Dieu.

Et cette vie qui nous est donnée par Dieu est aussi comme un torrent d’eau vive. Elle est vive comme une source. C’est une eau qui doit nous renouveler à chaque instant. Nous voyons bien l’image du torrent qui dévale la pente : c’est une eau qui est claire et chantante, qui manifeste une vie. Alors qu’au contraire, une eau stagnante ne bouge plus, elle est amorphe, comme éteinte et morte.

Et ce qui est important, entre celui qui va écouter la Parole et qui va essayer de la vivre et de l’accueillir, qui sera comme un torrent d’eau vive, l’autre côté est celui qui s’est éloigné de la Parole, qui ne l’écoute plus, et qui se retrouve comme une eau morte, stagnante, qui ne porte plus de fruit, pas de vie.

Dans la liturgie du jour, le psalmiste nous dit :

« Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
Ne fermez pas votre cœur comme au désert. »

Dieu veut que nous vivions la loi qu’Il nous a donnée pour nous indiquer le chemin de la vie. C’est cela qui doit nous faire vivre et nous faire cheminer.

Pour les Juifs, et lorsque l’on parle du chemin dans la Bible, il s’agit de la Loi, la loi qui nous a été donnée par Dieu. Et le fait de choisir ce chemin et de le suivre, de mettre mes pas dans les commandements de Dieu, c’est aussi choisir la vie.
Il est important pour chacun d’entre nous de nous renouveler sur ce chemin de la vie, de choisir d’écouter cette parole pour la mettre en pratique.

Ce que le Seigneur désire aussi pour nous, Saint Paul nous le rappelle dans la première épître aux Corinthiens :

« Frères, j’aimerais vous voir libres de tout souci. »

Etre libre, c’est un désir que nous possédons tous au cœur et que nous ne pouvons atteindre que si nous avons ce sens de l’écoute de la Parole. Et dans cette écoute, il nous faut découvrir cette obéissance par rapport à Dieu. C’est une obéissance de vie.

Nous avons fait de la vie un moyen en vue d’une fin, alors qu’elle demande à être reçue, de découvrir sa valeur propre, de pouvoir rendre gloire à Dieu pour Le remercier de ce don de la vie, de cette vie reçue.

Cette vie ne peut être pleine que si nous la recevons, et il faut en demander la grâce. Si nous avons reçu le don de la vie un jour lorsque nous sommes venus au monde, ce don reste à renouveler à chaque instant comme l’eau du torrent qui jaillit comme une source.

C’est ce que le Seigneur nous demande, et nous avons donc à avoir cette attitude de gratitude et à être dans la louange par rapport à Dieu qui nous a donné cette vie. Car Dieu veut nous renouveler à chaque instant. La vie qu’Il nous a donnée est faite pour écouter Sa parole. Et c’est cette parole qui vient féconder nos existences. C’est en s’imprégnant de cette parole que nous pourrons accomplir, accueillir la volonté de Dieu sur nous.

Il est également important de découvrir que ce que Dieu attend de nous, ce ne sont pas des choses extraordinaires, mais c’est justement d’avoir cette attitude de l’accueil tout simple de Sa parole. Cette vie qu’Il nous a donnée est appelée à nous transformer car nous sommes, les uns et les autres, comme l’image d’une terre assoiffée. Nous avons besoin d’être irrigués. Et la seule source qui peut nous irriguer c’est la Parole de Dieu, cette eau vive qui jaillit du Cœur du Christ.

C’est aussi l’image des sacrements qui nous est donnée. C’est pour cela que nous venons régulièrement à la messe, que nous vivons l’Eucharistie, non pas comme une obligation, mais comme un ressourcement qui prend tout son sens dans le fait de venir nous irriguer de cette présence de Dieu.

Oui, le Seigneur est véritablement le chemin parce qu’Il nous a donné Sa loi, Ses commandements, et Il nous invite à marcher à Sa suite.
Il est la vérité, car c’est en accueillant Sa parole qu’elle nous rendra libres, que nous serons capables d’avancer comme des enfants de Dieu.
Il est véritablement la vie parce qu’Il Se donne et Il nous fait le don de notre vie. Il veut nous rendre participants de Sa propre vie.

Alors, demandons cette grâce pour chacun d’entre nous, que nous soyons dans l’action de grâce en demandant au Seigneur de nous renouveler dans ce don de la vie. Que cette eucharistie que nous allons maintenant célébrer soit le moyen de nous renouveler dans le don, dans l’amour de Dieu, dans cet amour qu’Il veut pour chacun d’entre nous,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre du Deutéronome 18,15-20.
  • Psaume 95(94),1-2.6-7abc.7d-9.
  • Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 7,32-35.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,21-28 :

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
— « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement :
— « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.