Homélie du deuxième dimanche de Carême

17 mars 2022

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.

Cette homélie a été enregistrée avec un micro mobile afin de dialoguer avec les enfants. Veuillez nous excuser pour la mauvaise qualité du son…

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie :

Chers jeunes, chers enfants et chers parents,

Que fait Jésus dans l’Évangile de ce dimanche ? Que se passe-t-il ?

Il monte sur la montagne pour prier. Mais, que se passe-t-il justement pendant ce temps, pendant qu’Il prie ? Il change de visage, Il est transfiguré. C’est une première leçon que l’on peut tirer de ce passage : Jésus est transfiguré parce qu’Il prie.

Jésus prie : la prière est source de transfiguration pour Jésus

Et quand Il prie, Il rencontre l’Esprit de Dieu dans Son cœur. C’est parce qu’Il regarde le visage de Dieu Son père qu’Il est transfiguré. C’est son état normal mais il le cache habituellement.

Ce que Jésus nous montre par cet événement est important. Cela signifie que cet appel est pour nous aussi : nous sommes appelés à prier pour rencontrer Dieu notre Père dans notre cœur.

« Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est »

Plus on va Le regarder, plus on va être transfiguré. Et que se passe-t-il quand on prie souvent ? ceux qui le font souvent peuvent en parler : on devient transparent.

Et nous, que se passe-t-il quand nous prions ?

Un apaisement profond s’établit

Quand on prie, on devient heureux, on fait l’expérience de la joie. Notre respiration est plus paisible. C’est l’effet de l’apaisement et de la joie profonde.

Mais pour cela, il faut faire une vraie expérience de Dieu, et non pas seulement « prier pour prier ». Il faut mettre en place les meilleurs moyens : allumer une bougie, soigner l’ambiance, etc… Et si on fait cette belle expérience, on aura envie de recommencer….

L’expérience de la gloire est source de conversion

Quand on voit vraiment la gloire de Dieu, ça change notre vie. C’est comme éclair dans un paysage nocturne : tout d’un coup on voit la beauté du paysage, et les chemins…

La Bible nous parle d’un personnage qui a vu Jésus dans Sa gloire et qui changé radicalement de vie : c’est Saint Paul.

C’est aussi le cas dans les expériences de mort imminente : des personnes qui avaient parfois un cœur mauvais ont approché la mort de très près. On peut penser qu’elles ont vu la gloire de Dieu car elles ne sont plus les mêmes lorsqu’elles reviennent. Elles relativisent le conflit, ne sont plus dans les mêmes sentiments de jalousies, et s’éloignent de tout ce qui est mesquin.

A l’inverse, ne pas opérer de vraie conversion est le signe que l’on a pas fait une vraie expérience spirituelle.

La tentation de Pierre

Pierre veut dresser trois tentes pour Jésus, Moïse et Élie car il veut que cette dure dans le temps. C’est bien normal car, dans la gloire, on fait cette expérience d’une forte attirance pour Dieu.

C’est comme la petite Bernadette : elle avait vu la gloire du Ciel, elle avait vu la Vierge Marie et elle désirait la revoir. Et pourtant, cela s’est produit seulement dix-huit fois, puis ça s’est arrêté.

Pour Pierre, c’est la même chose : il doit redescendre. Ils ont vu la gloire de Jésus et ils sont différents. Comme Moïse, quand il montait sur la montagne et qu’il voyait la gloire de Dieu, son visage se mettait à rayonner…

Nous aussi, nous pouvons être transfigurés dans la simplicité de notre vie : lors d’un week-end familles, d’une retraite ou d’un camp scout. On est alors plus proche de Dieu, et on a envie de le rester, de dresser trois tentes !

Ainsi, on peut se demander comment les autres peuvent voir que l’on est ami de Jésus ?

  • Celui-là toujours de bonne humeur
  • Celui là il ne dit jamais de mal des autres…
  • Celui-ci toujours attentif à la personne qui ne va pas bien, il ne se moque pas…

Quel est son secret si ce n’est qu’il est transfiguré ?

Mais, pourquoi c’est important que les autres nous voient ainsi ? Pour répondre à cette question on peut penser à ces vacances que certains d’entre nous ont sans doutes passé à la montagne ?

En passant par Lyon le mois dernier, c’était une journée particulièrement grise, mais des voitures avaient toit chargé de neige ! on voyait bien que ces personnes étaient allées à la montagne ! Et on imaginait bien les magnifiques paysages qu’ils avaient vus, plein de neige…
Ainsi, comme une voiture au toit enneigé, un visage transfiguré est le signe que l’on vient d’ailleurs. Notre vie est différente, éclairée par une joie différente de celle qui est donnée par la victoire du XV de France contre le Pays de Galles au rugby, si grande qu’elle soit !

Être artisan de paix vient d’un travail plus grand que celui de choisir d’être gentil. Il s’agit d’offrir une trace de Dieu dans notre monde. Il est dit ceci du Père Lamy, notre fondateur :

« Il apportait avec lui cette présence substantielle pacifique et tendre où la sainteté se fait connaître. »

On connaît aussi d’autre figures transfigurées qui ont particulièrement marqué leur temps à un moment de leur histoire, devenus comme des fenêtres sur le ciel :

  • François de Sales au moment de son sacre épiscopal
  • Séraphin de Sarov
  • Le Père Lamy pris dans la gloire de la sainte Vierge
  • Saint Maximilien Kolbe à sa mort…

Transfiguration pour affronter la Passion

Pour bien comprendre ce qu’il se passe à la Transfiguration, il est important de s’interroger sur l’événement qui suit celui-ci. En effet, juste après le moment où Jésus se transfigure, c’est le début de la Passion.

C’est bien le signe que Jésus est le Seigneur dans sa Passion. C’est pour montrer qu’Il est venu accomplir les prophéties de l’Ancien Testament que Jésus se montre avec Moïse et Élie.

C’est aussi le signe que Dieu reste Seigneur du monde malgré troubles. Jésus nous demande de ne pas oublier qu’Il est présent à tout moment.

N’oubliez pas, car le temps de l’épreuve est bien souvent le temps de l’oubli…

Notre mission de Chrétien est de ne pas oublier, de ne jamais oublier. C’est vrai aujourd’hui plus que jamais.

Demandons l’intercession de la Vierge Marie pour que nous soyons fidèles à la lecture de la parole tous les jours,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre de la Genèse 15,5-12.17-18.
  • Psaume 27(26),1.7-8.9abcd.13-14.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 3,17-21.4,1.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,28b-36 :

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.