Homélie du lundi de Pâques

16 avril 2020

Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

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Texte de l’homélie :

Durant tout le temps pascal, et a fortiori durant l’octave de Pâques, nous sommes invités par l’Église à rendre grâce pour la résurrection du Christ, qui est aussi notre résurrection.
Dans les premiers temps de l’Église, l’évêque employait cette semaine pour catéchiser ceux qui avaient été baptisés durant la nuit pascale. Si durant, le Carême, ils avaient été instruits sur le Credo, le contenu de la foi, sur les commandements et la prière chrétienne, durant cette semaine ils recevaient un enseignement sur les sacrements de l’initiation chrétienne qu’ils avaient reçus au cours de la vigile pascale. Autrement dit, la grâce nous précède toujours et nous-mêmes, qui avons été baptisés il y a déjà un petit moment, nous avons toujours à revenir sur cette grâce imméritée qui nous a été faite.
Le baptême n’est pas seulement un événement qui est intervenu à un moment précis de notre existence. Il est aussi un état, une condition. Pour nous l’essentiel n’est pas d’avoir été baptisé, mais bien d’être des baptisés.
Notre consécration religieuse n’est rien d’autre qu’une vie baptismale pleinement développée, une vie qui fait déjà l’expérience de la Résurrection.

La résurrection du Christ est le cœur du message de Saint Pierre au matin de la Pentecôte, elle achève et couronne la longue préparation commencée au soir du péché de nos premiers parents. Déjà, à ce moment là, Dieu avait annoncé, de façon mystérieuse et voilée, le salut.
Il déclara en effet au démon tentateur :

« Je mettrais une hostilité entre ta descendance et la descendance de la femme.
Elle t’écrasera la tête mais tu la meurtriras au talon. »

Toute l’histoire sainte qui débute alors connaît son point d’aboutissement à la venue dans la chair du Fils de Dieu qui vient dans le monde pour donner Sa vie en rançon pour la multitude.
Sa résurrection d’entre les morts manifeste Sa victoire.

Mais cette résurrection introduit aussi dans le monde une nouveauté inattendue. Le cours de l’histoire est comme bouleversée. Le processus naturel, normal, est que tout homme qui meurt connaît immédiatement la corruption. Rien de tel ici. En ressuscitant Son Fils d’entre les morts, Dieu fait toute chose nouvelle.
Par le baptême nous participons à cette nouveauté inattendue. Il nous est donné, sans nul mérite de notre part, de manifester par toute notre vie la résurrection du Christ et la victoire de Dieu sur le péché, le vieillissement et la mort.

Voilà pourquoi, durant ce temps pascal, il nous faut aussi approfondir le mystère eucharistique. Quand nous communions, nous recevons le Christ en gloire qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts, à qui tout pouvoir a été remis au ciel et sur la terre. Il nous communique cette vie nouvelle et éternelle. Il nous fait participer à Son autorité sur la création.
Alors ne gaspillons pas le don que Dieu nous a fait. Il serait vraiment dommage que nous soyons moins généreux et moins fervents durant ce temps pascal que durant le carême.
Puisque nous avons été renouvelés par la célébration des jours saints dans la grâce de notre baptême, ayons à cœur d’en vivre vraiment les promesses et les engagements,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre des Actes des Apôtres 2,14.22b-33.
  • Psaume 16(15),1-2a.5.7-8.9-10.11.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 28,8-15 :

En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. »
Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé.
Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. »
Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui.