Homélie du troisième dimanche de l’Avent

14 décembre 2010

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Écouter l’homélie

Texte de l’homélie :

« Qu’êtes-vous donc allés voir au désert ? »

Jean-Baptiste est dans sa prison, il est à la fin de sa vie. Il a comme un doute : « J’ai annoncé le Christ, je l’ai même baptisé, je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales, il faut que Lui grandisse et que moi je diminue,… »
Et tout d’un coup le voilà envahi par cette nuit spirituelle, ce doute : « À quoi bon ? Est-ce que c’était vraiment le juste chemin ? Est-ce que je n’ai pas perdu mon temps ? Est-ce que je ne fais pas fausse route ?… » Cette question, nous pouvons nous la poser pour pouvoir nous retourner vers le Christ à nouveau.
Ces gens qui ne suivent pas le Christ, sont-ils moins bon que moi, vivent-ils moins bien ? Pas forcément. Sont-ils moins heureux ? Pas forcément non plus. Sinon, cela se saurait.

Jean-Baptiste pose cette question : « Devons-nous en attendre un autre ? »
Cette question est fondamentale : est-ce que ça vaut la peine de suivre le Christ ? Y a-t-il d’autres chemins qui conduisent à l’éternité ?
À la question de Jean-Baptiste, Jésus répond par des signes, ces signes annoncés par le prophète Isaïe, et ce sont les signes du Royaume de Dieu.
Jésus renvoie chacun d’entre nous à nos propres vies et aux signes qu’Il manifeste autour de nous. Rien ne remplacera la foi, il n’y a pas de démonstration, Jésus évoque les œuvres.

Était-ce plus paisible d’être chrétien dans les temps passés, en d’autres lieux, ou à l’époque même du Christ lorsque ses disciples le suivaient ? Le Père Pierre-Marie nous dit qu’au contraire, c’est plus facile de suivre le Christ maintenant, parce que justement nous avons des signes : 2000 ans de Christianisme sur lesquels nous pouvons appuyer notre foi, de saints, de martyres. Lorsqu’on contemple ces signes qui nous sont donnés, ces signes de sainteté, ces signes de la présence de Jésus, ces témoignages, alors oui, nous voulons dire : « Seigneur, Tu es le Chemin, la Vérité, la Vie ; je crois. »

Mais c’est toujours un défi, et cela demande une purification de notre foi. Rien ne peut remplacer notre confiance dans l’humanité du Christ. Car c’est bien cela, son humanité qui pose difficulté. Nous n’arrivons pas à croire que, dans l’humanité, la divinité puisse se manifester.
Qui est Jésus ? Dans ces moments de doute, comment faire pour avancer ? Il nous faut faire mémoire de l’œuvre de Dieu en nous, c’est la manière d’avancer dans notre vie spirituelle. Alors petit à petit, nous pouvons retrouver la paix, le courage, la confiance.

Refaisons mémoire de ce Dieu qui chemine avec nous, au milieu de nous, en nous. Nous ne pouvons pas dire que nous ne l’avons pas perçu à l’œuvre, que nous n’avons pas eu à certains moments de notre vie la certitude absolue que le Christ était le Chemin, la Vérité, la Vie vers la vie éternelle.

Demandons à tous ceux qui nous ont précédés, qui ont eu cette confiance en Jésus, dans Son humanité, qu’ils nous aident par leur prière. Nous croyons à la communion des saints. Le croyant n’est pas seul.
Nous avons besoin de témoins courageux de la foi en Jésus. Nous voulons redire avec confiance l’œuvre de Dieu en nous.

Demandons d’être renouvelés dans notre foi au Christ, en Sa personne. Le christianisme, ce n’est pas seulement des valeurs, c’est la personne même du Christ.
Demandons à la Vierge Marie, Celle qui a cru, qui a espéré, qu’Elle nous soutienne dans ce temps de préparation à Noël pour Le reconnaître et nous laisser déconcerter par un Dieu qui vient à notre rencontre,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 35,1-6a.10.
  • Psaume 146(145),7.8.9ab.10a.
  • Lettre de saint Jacques 5,7-10.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,2-11 :

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda :
— « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit :
— « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ?
Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit :
‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi.’

Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »