Homélie du cinquième dimanche de Carême

12 avril 2011

« Je suis la résurrection et la vie »

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Résumé de l’homélie :

Pendant ce temps de Carême, nous relisons ces pages de l’Évangile de Saint-Jean, où l’on trouve toute une pédagogie de Jésus pour la foi.

Trois points :

  • Il semble y avoir comme une contradiction entre l’amour de Dieu et la souffrance. Jésus aimait Lazare. Et pourtant, Il ne semble pas pressé de se rendre sur place « et demeura pourtant deux jours à l’endroit où Il se trouvait. »
    Nous sommes tentés de nous demander « Dieu m’aime ? ou Il ne m’aime pas ? » Ces choses nous étonnent et nous font douter de l’amour que Dieu a pour nous.
    Cette contradiction révèle une chose importante : quelle est la valeur ultime pour nous ? Ne pas souffrir ? Notre bien-être ?
    Non. La valeur ultime, c’est la Foi (second point)
  • Jésus semble un peu dur : « Lazare est mort, et je me réjouis de ne pas avoir été là. »
    Ce qui est ultime, c’est la gloire de Dieu, ce n’est pas la souffrance.
    Jésus invite à poser un acte de foi, comme Il le fit déjà avec la Samaritaine, ou avec l’aveugle-né.
    « Crois-tu cela ? » demande-t-il à Marthe.
    Et Il l’invite à poser un acte de foi : Il lui demande d’enlever la pierre qui est devant le tombeau, et Marthe s’étonne !
  • Qu’est-ce qui est le plus important dans ce passage ? Est-ce la résurrection de Lazare en tant que telle ?
    Ce qui est important, c’est que les gens puissent découvrir que Jésus est le maître de la vie et de la mort.
    « Vous saurez que je suis le Seigneur lorsque j’ouvrirai vos tombeaux et que je vous en ferai sortir. » (Ez)
    Découvrir que Jésus est vrai Dieu et vrai homme (Il pleure).

Si on ne considère que Lazare, on ne voit pas le signe. Parce que la résurrection de Lazare est réanimation : il mourra de nouveau. La Résurrection de Jésus, le matin de Pâques, ce ne sera pas un retour en arrière, mais un bond en avant, une entrée dans le Ciel.
Mais à travers ce miracle, déjà on aperçoit que c’est Jésus la résurrection et la vie.

C’est ce que nous sommes appelés à croire, à la suite de Marthe et des autres.

A partir du cinquième dimanche de Carême, les lectures changent, on entre dans le temps de la Passion. Nous sommes invités à contempler davantage la Croix de Jésus.
Il ne nous faut pas oublier qu’avant Pâques, il y a le passage par la Croix.

Relisons peut-être un passage de la Passion, contemplons la Croix de Jésus, l’Amour qu’Il nous manifeste à travers cette croix pour mieux profiter de la fête de Pâques.

Confions-nous à Marie, pour qu’Elle nous tienne par la main dans cette démarche de foi dans le Seigneur qui est le Seigneur de la vie,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Ézéchiel 37,12-14.
  • Psaume 130(129),1-2.3-4.5-6ab.7bc-8.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,8-11.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 11,1-45 :

En ce temps-là, il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade.
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus :
- « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, Jésus dit :
- « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
Puis, après cela, il dit aux disciples :
- « Revenons en Judée. »
Les disciples lui dirent :
- « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? »
Jésus répondit :
- « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors :
- « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
Alors il leur dit ouvertement :
- « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples :
- « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe dit à Jésus :
- « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
Jésus lui dit :
- « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit :
- « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
Jésus lui dit :
- « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit :
- « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas :
- « Le Maître est là, il t’appelle. »
Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit :
- « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda :
- « Où l’avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent :
- « Seigneur, viens, et vois. »
Alors Jésus se mit à pleurer.
Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »
Mais certains d’entre eux dirent :
- « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit :
- « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe :
- « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
- « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
Après cela, il cria d’une voix forte :
- « Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.
Jésus leur dit :
- « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.