« Moi, je suis venu au nom de mon Père. » (Jn 5, 31-47)

Méditation du 26 mars - Saint Ludger, évêque

Reculons dans le temps, il y a deux mille ans. Un homme devant vous déclare : « je suis Dieu… » vous dites : « il est complétement fou… » Voilà donc cet homme sommé de se justifier.
Cet homme, appelons le Jésus, avance 4 attestations : 1/ « un homme a parlé de moi, pour vous préparer : c’est Jean le Baptiste » 2/ « Je fais des miracles : je guéris les lépreux, ressuscite les morts » 3/ « quand j’ai accepté de me faire baptiser par Jean, une voix venue du Ciel a parlé de moi » 4/ Ma vie est annoncée par l’Écriture, la Bible.


Face à ces signes, plusieurs possibilités :

  • je refuse en bloc ! halte à la démence (« il a perdu la tête » dit sa parenté) et au blasphème ! (Il se fait l’égal de Dieu.)
  • je me laisse interroger. Effectivement c’est un homme extraordinaire, un grand faiseur de miracles, un bel exemple à suivre, un protégé du Ciel… mais ça s’arrête là … Il reste aux marges de moi-même.
  • je peux aller plus loin et me dire. « C’est homme, il a à voir avec mon propre destin. »

Accueillir le Christ c’est quand j’ai compris que tous ces signes sont autant de façons qu’il a de frapper à mon propre cœur : « me laisses-tu entrer ? » Aucun signe ne force cette porte intérieure. C’est la foi seule qui l’ouvre. Sur notre chemin, nous avons eu bien des signes qui nous désignent Jésus, des saints, des personnes habitées. Reconnaître les signes, les aimer (comme les juifs avec Jean Baptiste—comme nous-mêmes pouvons aimer Mère Térésa, l’abbé Pierre…) ce n’est pas encore accueillir le Christ. Car si nous l’accueillons, c’est au plus intime de nous-même, là où nous avons besoin de lui, comme celui qui me sauve…

Homélie du jeudi 26 mars 2020 - 4e semaine de Carême Année A - Père Maximilien-Marie

[( Parabole : Jésus frappant à la porte…

Holman Hunt célèbre peintre anglais préraphaélite du 19e siècle nous a laissé un tableau riche d’enseignements, la Lumière du Monde : Jésus est dehors la nuit… sans toit.
De même que sur la terre, Jésus n’avait pas durant sa vie publique, de maison qui lui soit propre. Il logeait chez Pierre, chez Marthe et Marie… D’où l’importance de l’hospitalité pour lui.
Jésus se tient devant cette porte… devant le seuil, bien des herbes folles : comme si rarement ou il a fort longtemps, cette porte s’était ouverte du côté du Christ. Enfin, sur cette porte, aucune poignée extérieure.
C’est seulement de l’intérieur qu’elle s’ouvre. Jésus ne peut que frapper, sans forcer.


Références des lectures du jour :

  • Livre de l’Exode 32,7-14.
  • Psaume 106(105),4ab.6.19-20.21-22.23.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 5,31-47 :

En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai.
Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé.
Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous, puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé.
Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu.

Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là, vous le recevrez !
Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.
Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est à mon sujet qu’il a écrit.
Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? »