Homélie du 16e dimanche du Temps Ordinaire

18 juillet 2022

« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

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Texte de l’homélie :

Les textes de la parole de Dieu que nous avons en ce jour, nous en connaissons au moins deux passages. Dans le livre de la Genèse, la rencontre au chêne de Mambrée, qui s’appelle aussi « l’hospitalité d’Abraham » et qui a inspiré l’icône de la Trinité de Roublev. Ces trois personnes viennent à la rencontre d’Abraham, et il les reçoit. Ils viennent lui annoncer une grande nouvelle : Sarah va attendre un enfant. Elle mettra au monde un fils, Isaac.

Par cette rencontre, Dieu accomplit cette promesse qu’il avait faite à Abraham : Il récompense sa fidélité. Cette fidélité doit nous être chère à nous aussi, Chrétiens. Elle est la marque de notre engagement et de notre proximité avec Dieu de notre désir de vivre avec le Christ. Notre baptême nous a fait enfants de Dieu. Cela nous oblige à suivre un certain nombre de comportements ou de règles. Le mot obligation n’est pas adapté, car c’est par amour que nous devons les adopter.
C’est par fidélité et désir profond que nous avons au fond du cœur que nous allons à la rencontre du Seigneur et à vivre cette rencontre.

C’est aussi ce que nous avons chanté dans le psaume :

« Le juste trouve grâce devant Dieu. Il habitera la maison du Seigneur. »

Être fidèle à la parole de Dieu, l’écouter et la vivre nous rend justes devant Dieu. Il ne nous rend pas parfaits, parce que nous sommes pécheurs, mais notre désir profond de suivre le Christ trouve sa justification devant Dieu. Dieu se penche sur nous pour nous aider à vivre notre vie chrétienne.

Nous connaissons bien l’évangile de ce jour et il a été maintes fois commenté : c’est l’histoire des deux sœurs que l’on oppose souvent. L’une représente la vie active, l’autre la vie contemplative. C’est vrai, Marthe est au service, elle est toute accaparée par l’accueil. C’est là où l’on retrouve la première lecture avec l’hospitalité d’Abraham. Avoir le sens de l’hospitalité et du service est indispensable dans la vie chrétienne.
Dans la vie contemplative, Marie écoute la Parole et elle la médite.

Au lieu de les opposer, il faudrait plutôt les unir, unir la voie de Marthe et la voie de Marie, unir la vie active et la voie contemplative. D’ailleurs, nous sommes tous à différents moment les deux tour à tour : tantôt contemplatifs, tantôt actifs. Mais ce qui est important, c’est de ne jamais perdre la présence du Christ. Nous oublions trop souvent qu’Il est là, présent : même si Marthe s’affaire au service, elle présente dans la pièce où Jésus est en train de parler. Cela montre que même lorsque nous sommes actifs, nous avons à écouter la parole de Dieu, à vivre en Sa présence.
Nous avons justement à vivre de Sa parole pour faire notre service le mieux possible. Et dans la vie contemplative, il est vrai que l’écoute de la Parole et la méditation sont indispensables.

S’il y a une personne qui a cherché une perfection à travers la vie active et la vie contemplative, c’est bien la Vierge Marie. Marie, on la représente souvent au Temple en train de méditer la Parole de Dieu. Et Saint Bernard dira :

« Dans sa contemplation, Marie a conçu le verbe éternel. »

Ceci lui a permis d’accueillir le Verbe éternel au moment de l’Annonciation et de le mettre au monde.

En même temps, Marie est l’épouse et la mère, au service de Sa famille. Elle va s’activer aux tâches ménagères qui incombent à sa situation au moment où ils vivent.
Ne pensons pas que Marie passait son temps à être en contemplation : elle était une femme active et vraiment présente aux siens et à sa maison.

En même temps, la Vierge Marie vivait l’Évangile instant après instant. Son fils, Jésus, est le fils de Dieu. Il est le Verbe éternel du Père, la seconde personne de la Sainte Trinité. Elle l’avait sous les yeux tous les jours, Lui qui, en tant qu’humain, vivait sa vie d’homme. En même temps, tout ce qu’Il faisait était un enseignement pour la Vierge Marie. Elle a vécu l’Évangile de manière unique car Elle l’a vécu en présence de Son fils. Elle a compris tout ce qu’Il a fait en cette vie car cela a été à chaque fois un enseignement pour Elle.

Pour notre part, nous avons à être Marthe et Marie à la fois : nous avons à méditer la Parole, mais nous avons aussi à accomplir notre service, notre mission et toutes nos vocations telles que Dieu nous les as données sans jamais se décourager, mais au contraire en cherchant toujours à unifier noter vie.

Dieu est UN, nous le professons et nous disons que Dieu est Trinité. Nous croyons en un seul Dieu en trois personnes. Et en ce sens, nous voyons que l’union en Dieu, l’unité, est la perfection.

C’est aussi la simplicité : en Dieu, les choses ne sont pas compliquées. Dieu est unique et nous avons nous aussi à unifier notre vie. Nous avons à chercher à ce que notre cœur et notre esprit soient uns en Dieu.

Nous avons à demander cette grâce au Seigneur. Demandons aussi cette grâce à la Vierge Marie, Elle qui a su vivre de cette présence de Dieu, qui a su vivre en présence de Dieu. Toute Sa vie, elle n’a véritablement fait qu’une seule chose : contempler et louer le Seigneur,

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Livre de la Genèse 18,1-10a.
  • Psaume 15(14),2-3a.3bc-4ab.4d-5.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,24-28.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,38-42 :

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit :
— « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
— « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »