Homélie du deuxième dimanche de l’Avent

11 décembre 2010

« Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

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L’Avent, pour convertir notre liberté

Résumé de l’homélie :

Ce dimanche, la Parole du Seigneur est plus que vivace, elle nous rappelle l’urgence de la conversion… Le temps de l’Avent est un temps de conversion. Saint Jean-Baptiste nous appelle à la conversion afin que chacun puisse reconnaître ses propres péchés sans quoi il recevra la rançon de ses propres actes.
Nous devons nous tourner vers le Seigneur et nous détourner de nos idoles. Ces choses que nous avons pu mettre à la hauteur de Dieu : l’amour, l’argent, le pouvoir, le savoir, …
Ces choses pour lesquelles on ordonne sa vie en oubliant le Seigneur.
Il nous faut avoir le courage d’annoncer la conversion, de dire objectivement que ce qui est mal est mal, que ce qui est bien est bien.

Pourquoi est-ce difficile aujourd’hui ? Parce que nous avons une forme de relativisme (Benoît XVI) : j’adapte la vérité à ce qui m’arrange, j’adapte le bien à ce qui me convient.
Alors progressivement, notre conscience s’adapte à notre manière d’agir.
Et progressivement, le niveau de notre conscience s’abaisse pour accepter ce qui parfois est inacceptable : malhonnêteté, manque de charité, calomnie…

Le Seigneur veut nous secouer à travers sa parole, parce qu’à travers l’attachement au péché c’est quelque chose de la fécondité de nos vies qui n’est plus au rendez-vous. Et l’Avent est traversé par la fécondité.

Alors qu’est-ce qui empêche le Seigneur, par son Esprit-Saint d’agir en moi ?
Quelles sont mes manières d’agir qui ne sont pas conformes à l’Évangile ?
Chacun, nous avons à suivre ce chemin de conversion. Chacun, nous avons quelque chose qui nous éloigne de Dieu.

Quelle est, alors que j’avais le choix d’opter pour le bien et que je voyais clairement où était ce bien, la raison pour laquelle j’ai fait le choix du mal ?

Le Seigneur nous demande d’éviter les occasions de péché, ces occasions qui nous rendent moins libres.
L’Avent est donc une occasion de conversion.
L’humilité est fondamentale dans tout chemin de conversion : reconnaître que j’ai besoin de changer telle ou telle chose. Et le reconnaître sans désespoir. Avec persévérance.

Chaque sacrement de réconciliation est une occasion de « fracasser » la tentation contre le Christ (Saint Benoît). Ainsi, de confession en confession, avec un véritable regret, nous pouvons devenir meilleurs.
Alors oui, cet Avent nous aura emmenés, au-delà de ces attitudes qui nous enferment et nous emprisonnent, vers une liberté plus grande et qui porte des fruits.

C’est cette grâce que le Père Pierre-Marie nous invite à demander de façon particulière à la Vierge Marie, Elle qui n’a pas eu de complicité avec le mal, Elle l’Immaculée Conception.


Références des lectures du jour :

  • Livre d’Isaïe 11,1-10.
  • Psaume 72(71),1-2.7-8.12-13.17.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 15,4-9.
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 3,1-12 :

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : ‘Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.’
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.

Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit :
« Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »