« Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse… » Mt 1, 16-24

Méditation du 19 mars - Saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Eglise universelle

« Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse… »

Moment délicat dans la vie de Joseph : il sait Marie enceinte, sans qu’il ait eu vie commune avec elle… Quelle est alors sa réaction ? celle d’un juste…
Mais d’une curieuse justice, en tout cas d’une justice déjà nouvelle… Car si Marie est adultère, la justice de la loi oblige à la lapider. Joseph se laisse conduire par une justice supérieure.
Tout d’abord en collant au plus près de la réalité. Marie est enceinte : certes, mais Joseph est déjà trop ami du mystère pour pouvoir assigner une cause humaine à cette grossesse. Donc, il n’interprète pas, ne va pas imaginer des causes, fussent-elles les plus vraisemblables. Il laisse la réalité émerger comme mystère.
Et parce qu’il ne juge pas, il est déclaré juste…

Combien cela peut déjà nous servir. Devant bien des comportements, parfois marqués par le péché certes, nous avons vite fait de donner des explications, d’enfermer dans des déterminismes… L’Histoire Sainte de chacun dont toujours une part nous échappe, nous considérons souvent qu’elle nous est transparente.

C’est ce qui fait que l’évangéliste choisit un mot bien précis. Joseph se refuse non pas à “dénoncer” Marie publiquement ; le grec dit simplement « à la faire connaître ».
En refusant de « la faire connaître », Joseph se récuse donc non à dissimuler un crime, mais veut préserver un secret. Qui le dépasse certes. Ce mystère est trop grand, trop saint, trop pur pour lui. L’ange doit donc le rassurer.


« Ne crains pas de prendre chez toi Marie… »

Il sait désormais que la sainteté de Jésus et Marie se communiqueront à lui. Ce ne sont pas ses limites qui affecteront la Sainte Famille. C’est l’autre grande leçon : la sainteté est toujours plus contagieuse que le péché. Puisqu’elle vient de Dieu ! Prenons, nous aussi, Marie chez nous.

Paraboles : Du bon usage de la réclusion

Durant la deuxième guerre mondiale, l’Italie du Nord fut frappée avec grande violence par les bombardements. Chiara Lubich habite Trente, et à chaque attaque aérienne, elle doit descendre aux abris. Elle y retrouve quelques amies.
Que font-elles alors ? A la lueur d’une bougie, elles ouvrent l’évangile, y lisent un chapitre et le méditent le temps que passe l’attaque. Puis quand les détonations se sont tues, elles mettent en commun le fruit de leur prière souterraine… De là entre autres, naîtra le mouvement des Focolari.
Les membres se retrouvent régulièrement autour d’un passage d’évangile, « parole de vie ».

Et si nous faisions cela en prenant l’évangile de chaque jour réellement comme une Parole de Vie, qui donne vie à nos cœurs qui faute de contact avec l’extérieur risque de s’étioler ?
Dieu lui, les nourrira, les vivifiera.


Références des lectures du jour :

  • Deuxième livre de Samuel 7,4-5a.12-14a.16.
  • Psaume 89(88),2-3.4-5.27.29.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,16.18-21.24a :

    Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
    Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
    Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
    Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
    Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.