Un frère aumônier d’étudiants

Depuis septembre, le diocèse de Belfort-Montbéliard a confié au père Pierre-Marie la responsabilité de l’aumônerie des étudiants du diocèse qui compte 7 000 jeunes en études supérieures.
Il est aussi responsable diocésain des 18-30 ans chargé de coordonner les différentes réalités qui touchent cette tranche d’âge.


  • Pouvez-vous nous décrire votre mission ?
  • Cette mission d’aumônier d’étudiants m’appelle à découvrir des jeunes qui pour la plupart ne viennent pas du diocèse mais sont là pour les études. Ils étudient à l’UTBM (Université Technologique de Belfort-Montbéliard) qui est affiliée à la conférence des grandes écoles et compte 2500 étudiants qui se destinent à être ingénieurs.
    D’autres filières de BTS ou d’IUT sont tournées clairement vers l’industrie car la présence de Peugeot, General Electric et Alstom fournit aux étudiants des débouchés professionnels.

Première conséquence : notre aumônerie est exclusivement masculine et la venue de jeunes filles est une intention de prière récurrente. Rassurez-vous la perspective est exclusivement missionnaire !

Notre aumônerie est un petit troupeau d’une dizaine d’étudiants. J’ai eu à cœur au début de faire connaître à d’autres écoles l’existence de l’aumônerie mais la réponse est bien faible pour le moment. Il y a tout un travail d’évangélisation à faire pour rejoindre des jeunes qui spontanément ne seraient pas venus.
C’est une dimension nouvelle par rapport à ce que je vivais à l’abbaye dans l’accueil des jeunes qui font la démarche de venir et demandent une nourriture spirituelle. Dans le cadre de l’aumônerie nous sommes clairement en terrain de mission.

Pour la première fois cette année des jeunes de l’UTBM ont participé à la réunion de Chrétiens en Grandes Ecoles. Ils sont revenus ravis de la rencontre nationale qui rassemblait 850 jeunes de tout le pays.

  • Vous avez aussi une responsabilité diocésaine. En quoi consiste-t-elle ?
  • Autant j’ai eu l’expérience du monde des jeunes autant je n’ai jamais vécu une dimension diocésaine dans mon ministère. C’est donc tout nouveau et je suis encore dans une période de découverte.

Mgr Schockert, évêque du jeune diocèse de Belfort-Montbéliard, m’a confié la mission de coordonner ce qui se fait sur le diocèse en direction des jeunes de 18 à 30 ans.
En plus des étudiants, il y a un groupe particulièrement actif de jeunes professionnels, des chefs scouts (Scouts de France et d’Europe), des mouvements de l’Action Catholique spécialisée (JOC, MRJC), des groupes de prière, un groupe des JMJ et des groupes de paroisses. D’une certaine manière, il s’agit d’une création de poste.

Cette mission demandera plus de temps. Je ne suis pas du diocèse et ma communauté est en Alsace. C’est aussi pour moi la découverte d’un diocèse où la mission ouvrière a été très présente et a forgé les mentalités du clergé et des laïcs. Il n’y a aucune communauté nouvelle sur le diocèse et c’est souvent une surprise et une interrogation que de voir un religieux en habit. En même temps je suis touché par la bienveillance des uns et des autres lors des différentes rencontres. C’est aussi un témoignage que dans l’Eglise la diversité n’est pas qu’une idée mais une réalité.

L’évêque m’a demandé de constituer un conseil diocésain de pastorale des jeunes avec des représentants des jeunes des différentes réalités d’Eglise qui touchent les 18-30 ans.
C’est la découverte de la grande diversité dans l’Eglise ainsi que d’une communion autour de notre pasteur. Ce conseil pourra remonter à l’évêque des demandes tout comme l’évêque pourra consulter les jeunes sur tel ou tel sujet.

Après 10 ans d’Argentine et 6 ans et demi comme supérieur général je suis confronté à une réalité nouvelle. Le Seigneur me conduit encore là où je n’aurais jamais pensé aller. Confiance est donc le maître mot de ma mission.