Marie, une âme d’apôtre

A travers les mots de Mgr James, approfondissons le mystère de Marie comme celle qui annonce, à sa manière, la présence de Dieu.


Monseigneur Jean-Paul James est venu à l’abbaye le 1er décembre dernier pour introduire sa visite de la communauté. À cette occasion, il nous a donné une belle conférence sur la vie religieuse.
Un des points de son intervention touchait à la dimension mariale de l’évangélisation. Comme Serviteurs de Jésus et Serviteurs de Marie, il est important que nous approfondissions cette question, spécialement en cette année du centenaire :
Y a-t-il un mode marial d’évangélisation ?
Comment Marie a-t-elle évangélisé ?

La question peut paraître curieuse puisque Marie ne fait pas partie des « professionnels » de l’évangélisation : Elle n’a pas été appelée comme les apôtres, Elle n’a pas fondé d’Église particulière.
En outre, il ne nous est rapporté que très peu de paroles de la mère de Jésus. Quelle serait donc sa manière d’annoncer la Bonne Nouvelle ?
Elle ne fait pas partie de ceux qui sont partis sur les chemins, cependant, la Tradition a toujours vu en Elle la Reine des Apôtres. En effet, c’est Elle qui a reçu et transmis pour la première fois la bonne nouvelle de l’Incarnation. Sa place sur-éminente dans l’histoire du salut fait d’Elle un archétype de la vie chrétienne.

Les qualités missionnaires de Marie

Méditons sur les qualités missionnaires qu’Elle a particulièrement développées.

  • Marie a toujours vécu dans une grande docilité à l’Esprit Saint. A tel point que saint Maximilien-Marie Kolbe la déclarait son épouse :

    Le Saint-Esprit, l’Epoux Divin de l’Immaculée, agit seulement en Elle et par Elle, il communique la vie surnaturelle, la vie de la grâce, la vie divine, la participation à l’amour Divin, à la divinité. (SK, 1326)


    Cette docilité à l’Esprit Saint Elle l’a vécu « naturellement » du fait de sa conception immaculée, mais là n’est pas sa grandeur, Elle l’a vécu en suivant son fils jusqu’à la croix, là est son mérite. Elle s’est laissée guidée depuis le moment de l’Annonciation jusque l’Assomption, allant de gloire en gloire.

  • Le missionnaire est celui qui vit dans une communion intime avec le Christ. Saint Paul déclarait :

    Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi !"


    A combien plus forte raison cette affirmation est vraie de Marie, parce qu’Elle a porté réellement le Verbe de Dieu fait chair et surtout parce qu’Elle l’a conçu dans son cœur avant que dans ses entrailles.
    La réponse de Jésus sur sa véritable parenté nous aide à comprendre la personnalité profonde de Marie :

    Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique." (Luc 8, 21)


    Marie a accueilli d’une manière si profonde le Verbe de Dieu qu’il a pris chair en elle. Ainsi, Marie est unie au Christ non seulement par la chair mais par le cœur – cœur au sens biblique. Elle est le modèle du disciple qui écoute et met en pratique.

  • Dans le domaine de la charité, encore, Marie est la meilleure réponse à l’appel du Sauveur.

    Celui qui a l’esprit missionnaire éprouve le même amour que le Christ pour les âmes et aime l’Église comme le Christ." (Redemptoris Missio 89)

    C’est sans doute cet amour concret qui caractérise le plus la dimension mariale de l’évangélisation. Marie n’étend pas le règne de Dieu par de grands discours, elle évangélise en mettant au monde Jésus-Christ. Évangéliser ne relève pas d’une technique de marketing ou d’une bonne propagande. L’évangélisation passe par une charité concrète pour l’amour de Dieu.

Père Lamy et nous à sa suite

Cette dimension mariale de la mission, le père Lamy l’a reçue des mains mêmes de la Mère de Dieu et nous l’a transmise.
Jacques Maritain dans la préface de la biographie du père Lamy affirme : « Marie était vraiment sa vie, c’est à cause d’elle qu’il a pu rester sur la brèche ».
A la lecture des relations écrites par le comte Biver, on voit s’unir chez le curé de la Courneuve cette docilité à l’Esprit Saint et à son épouse, cette profonde union au Christ qui l’appelle malgré ses insuffisances et ce zèle pour le bien des âmes.

N’est-il pas le prêtre de la Mère de Dieu ?

Monseigneur James en terminant son intervention auprès de la communauté d’Ourscamp nous disait :

Marie évangélise par sa seule présence. Elle évangélise par irradiation en quelque sorte. Elle rayonne la présence de Dieu."

Demandons d’être fidèles aux vertus de Marie et d’être renouvelés dans notre action apostolique.

Selon le désir et l’exemple de notre fondateur, nous (les SJM) travaillons spécifiquement à montrer à tous la place et le rôle privilégiés de Marie dans l’histoire du salut, à les conduire à l’amour filial de notre mère et à l’imitation de ses vertus."