Une célébration toute particulière de l’armistice (archivé)

Cette année, les frères ont fêté le 11 novembre dans les creutes de Saint-Christophe, dans le bois de Chapeaumont situé à 3 km des tranchées de 1re ligne devant le village de Confrécourt, aux confins de l’Oise et de l’Aisne.

Les environs de ce lieu furent marqués par les violents combats qui ont eu lieu entre les Français et les Allemands à la toute fin de la Première Guerre, qui était sensée être la « Der des Der ».
Ces cavités naturelles ont été aménagées et exploitées pour devenir hôpital, dortoir collectif, lieu de stockage, appartement d’officiers avec une chapelle étonnante.

C’est sur l’invitation d’un ami de la Communauté d’Ourscamp que les frères ont célébré l’Eucharistie dans une des grottes des carrières dotées d’un bel autel, pour une commémoration apaisée des souffrances de cette grande guerre.


Tout d’abord, Confrécourt fût un lieu choisi par des moines pour y bâtir une ferme au IXe siècle. Au fil du temps, elle est devenue une véritable forteresse permettant d’observer toute la vallée de l’Aisne. Puis, la ferme fût abandonnée et livrée à la ruine.

Cependant, plusieurs siècles plus tard, le site de Confrécourt n’avait rien perdu de ses caractéristiques stratégiques. En effet, les nombreuses grottes présentes au alentours ont été investies notamment par les troupes de réserve l’armée française dans l’attente de monter au front.

Plusieurs batteries de 75 ont aussi occupé les contres pentes du bois : fantassins, artilleurs, téléphonistes, muletiers, mineurs, cuistots,.. vivent dans les immenses carrières de Chapeaumont.

Les officiers se réservent une grotte et construisent un mess et font graver leur numéro de régiment. Ce site, toujours visible aujourd’hui, est appelé par la population locale « PC Rebboul », du nom du colonel commandant le 97 régiment d’infanterie Alpine.

Les aumôniers des 16è et 98è régiment d’infanterie, en accord avec leurs Supérieurs, ont réservé une galerie au culte et font graver une chapelle. L’artiste s’est inspiré de la prière des Francs, prière qui rappelle le lien sacré de notre pays grâce au baptême de Clovis.

L’autel, magnifiquement sculpté, est surmonté de l’épitaphe « Vive le Christ qui aime les Francs ». Il sera inauguré en juin 1916.
Les 2 régiments vont graver les victoires que portent leur drapeaux. Deux autres régiments, les 264e et 265e régiment, occupant les lieux en fin 1916, graveront aussi leurs drapeaux.
En 1917, le 97è régiment d’infanterie alpine occupera la carrière et gravera son blason avec la croix de Savoie, un chamois, sa croix de guerre et le mot « Pax ».

Cette chapelle est remarquablement préservée du vandalisme. Elle est considérée comme l’œuvre majeure des soldats artistes de la Grande guerre.

Nous vous proposons de découvrir ces lieux étonnants en compagnie des frères et de leur guide Jean-Luc Pamart tant chevronné que passionné…