Homélie de la solennité du Christ Roi de l’Univers

21 novembre 2022

Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

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Texte de l’homélie

Nous fêtons le Christ, Roide l’Univers, et comme je le disais dans l’introduction, c’est le terme de l’année liturgique, la dernière grande fête.

L’Église, qui est une mère, veut nous éduquer, nous aider à entrer dans le mystère du Salut. On appelle aussi cela « l’économie du Salut ». C’est important parce que, lorsque l’on est croyant, que l’on confesse que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, nous avons besoin de savoir à quoi cela correspond, à quoi cela nous engage. Et l’année liturgique nous aide à rentrer dans ce mystère de notre Salut.

Dimanche prochain, nous commencerons le temps de l’Avent. Nous allons alors re-parcourir tout le mystère du Salut. Cela doit nous aider à accueillir ce mystère dans notre cœur. Le Christ est justement venu pour nous révéler l’Amour du Père. Et nous avons besoin de connaître comment cela s’est accompli.
Le temps de l’Avent sera un temps de préparation à la venue du Christ dans le monde, à l’incarnation du Fils de Dieu qui vient dans le monde.

Le sommet de cette année liturgique sera la fête de Pâques, celle du Christ Ressuscité. Le Christ qui ressuscite vient nous révéler l’Amour du Père mais aussi la victoire du Christ sur le péché, sur la mort et sur l’adversaire. C’est important parce que, les uns et les autres, nous pourrions désespérer, ne pas avoir d’Espérance en cette vie.

Et la fête d’aujourd’hui nous invite à l’Espérance, à regarder le terme de notre existence. Nous serons semblables au Christ, Lui-même nous le dit :

« Si vous croyez, vous serez semblables à moi. »

Et nous sommes appelés nous aussi à devenir des rois et à régner sur cette création.

La première des ressuscité, la Vierge-Marie, a aussi été faite « Reine du Ciel et de la Terre », car elle a été fidèle en tout, aux paroles et à la mission à laquelle Dieu l’avait appelée.

Les lectures d’aujourd’hui peuvent nous paraître étranges, à commencer par la première lecture : que David soit choisi comme roi, cela paraît normal. Mais, l’Évangile nous amène au calvaire, où le Christ est crucifié. Sur le plan humain, la Croix paraît être un échec. En apparence, la mission du Christ se termine par la crucifixion. C’est l’échec le plus patent que l’Homme ait pu porter en ce monde. Et pourtant, cet échec deviendra la victoire du Ressuscité.
En ressuscitant, le Christ nous montre cette victoire sur le péché, sur l’adversaire, cette victoire sur la mort.

La mort n’est plus un fin, elle n’est qu’un passage vers le Christ Ressuscité. C’est aussi à nous d’accueillir cette révélation.

Sue la calvaire, Jésus est entouré de deux brigands. On les a nommés « le bon larron » et « le mauvais larron ». On ne leur a pas donné de nom, mais ces deux brigands représentent l’ensemble de l’humanité. D’un côté, il y a ceux qui vont confesser leurs péché et leur Foi en Jésus-Christ, en Sa divinité, et qui rentreront au Ciel. De l’autre côté, il y a ceux qui refusent, qui n’ont pas la lumière.
Cela ne veut pas dire qu’ils ne pourront pas être sauvés, parce que Dieu seul connaît le cœur de l’Homme. Dieu seul sait ce que nous vivons, les difficultés que nous rencontrons, et nous avons nous aussi à ne pas désespérer de ce manque de Foi qui nous habite. Mais, il faut aussi envisager cette possibilité d’un refus éternel de Dieu, de Son amour.

En même temps, ce Bon Larron qui préfigure tous ceux qui vont confesser leur Foi, il est aussi peut-être une préfiguration, une image d’Adam. Vous le savez, Adam et Eve ont péché, et par ce péché, la mort est entrée dans le monde. Et en confessant le divinité du Christ, c’est comme si le Bon Larron disait à Dieu à la place d’Adam son pardon, son regret d’avoir péché.
Ainsi, c’est par lui que le Christ va venir prendre le péché du monde. Il va venir pardonner à tous ceux qui sont capable de dire : « Seigneur, prends pitié de moi, je suis un pécheur ! »

Il faut bien comprendre que le péché n’est pas une fatalité. Le Christ nous aime d’un amour infini. S’Il est venu dans le monde, c’est pour nous sauver. Il est venu pour les pécheurs. Donc, n’ayons pas peur. Confessons nos péchés en disant au Seigneur : « Seigneur, aide moi ! Aie pitié de moi, pauvre pécheur… » C’est cela que le Seigneur attend de nous.
Il ne s’agit pas d’accomplir de grandes actions, de parcourir le monde ou de produire de l’éclat… Ce qu’Il demande à chacun d’entre nous c’est d’avoir la capacité du cœur, cette ouverture par laquelle j’effectue cette demande :

C’est important pour nous. En même temps, nous le voyons dans sa lettre aux Colossiens, Saint Paul nous dit combien le Christ nous a sauvés par Son sacrifice. Sur la Croix, Il est l’agneau innocent. Et en versant Son sang, Il vient nous laver, nous purifier, nous redonner cette dignité perdue au moment où Adam et Eve ont péché. C’est important parce qu’il fallait le sang d’une personne innocente pour laver ce péché, pour laver la faute.
C’est toute cette notion de sacrifice qui est si présente dans l’Ancien Testament. C’est aussi un sujet pour nous Chrétiens, car le Christ, en s’offrant sur la Croix, est vraiment cette offrande Sainte, sans péché, qui vient justement pour nous sauver.

Alors, soyons dans la joie parce que notre salut est là, il est devant nous, il est en nous, et Il nous appelle à la conversion. Chacun d’entre nous, nous sommes invités cette conversion, à accueillir la grâce que le Christ veut nous donner.

Ainsi, Il viendra nous donner Sa paix, cette paix qui peut véritablement habiter notre cœur. Ce n’est pas la paix du monde, mais celle qui vient du Christ. Et c’est ce que nous allons faire à Noël : nous allons accueillir le Prince de la Paix.
Voyez, accueillir le Christ, c’est accueillir la Paix de Dieu, c’est accueillir dans notre cœur cette paix qui nous aide à vivre notre vie chrétienne.

Être Chrétien, c’est participer à la vie du Christ. Si je participe à la vie du Christ, je dois conformer ma vie à celle du Christ. L’Évangile est là pour nous enseigner et l’Église nous aide à accueillir cette parole de Dieu et à la mettre en œuvre et en pratique, dimanche après dimanche.
Ne croyons pas que ce soit facile, c’est exigent ! et l’exigence de notre vie chrétienne demande une certaine rigueur dans notre accueil de la Foi.

Ainsi, demandons à la Vierge-Marie qu’Elle accueille cette grâce pour chacun d’entre nous, afin que nous sachions accueillir cet évangile, cette parole de vie, qui vient justement nous redonner cette espérance et cette vie qui viennent de Dieu.

Amen !


Références des lectures du jour :

  • Deuxième livre de Samuel 5,1-3.
  • Psaume 122(121),1-2.3-4.5-6.
  • Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,12-20.
  • Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 23,35-43 :

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :
— « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
— « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait :
— « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara :
— « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »