Le couple et l’infinie beauté de Dieu

Enseignement de la rencontre de secteur des END de l’Aisne (Janvier 2023 - Belleu)

« A la fin, nous nous trouverons face à face avec la beauté infinie de Dieu (cf. 1 Co 13, 12) et nous pourrons lire, avec une heureuse admiration, le mystère de l’univers qui participera avec nous à la plénitude sans fin. (…) La vie éternelle sera un émerveillement partagé, où chaque créature, transformée d’une manière lumineuse, occupera sa place et aura quelque chose à apporter aux pauvres définitivement libérés » [LS, 243].

Père Pierre-Marie

Nous sommes faits pour le ciel, pour la vie éternelle, pour vivre toujours. Mais si ce passage en ce monde a un sens d’apprentissage et de transmission de valeurs, il est essentiel que l’Homme ait le souci du devoir de laisser aux générations suivantes une demeure aussi bonne ou meilleure que celle qu’il a héritée de ses parents.
Chaque personne est responsable de l’avenir. Nous sommes appelés à nous lancer audacieusement, dans la grande mission de renouveler la société. Et avec la grâce et la force de Jésus Ressuscité, au long de notre chemin ici-bas, à certains moments nous anticiperons la rencontre suprême du jour où nous verrons Dieu et notre bonheur sera, dès maintenant, total.

« Pour les chrétiens, croire en un Dieu qui est un et communion trinitaire, incite à penser que toute la réalité contient en son sein une marque proprement trinitaire […] et aussi à découvrir une clé de notre propre épanouissement.
En effet, plus la personne humaine grandit, plus elle mûrit et plus elle se sanctifie à mesure qu’elle entre en relation, quand elle sort d’elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures. » [LS, 239 et 240]

Dans la Sainte Trinité nous trouvons toute la beauté et l’amour de Dieu envers le monde qu’il a créé. Nous sommes éblouis par « la beauté de Dieu » :

« La beauté de Dieu ; beauté, bonté et vérité inépuisable. Mais également beauté, bonté et vérité humble, proche, qui s’est faite chair pour entrer dans notre vie, dans notre histoire, dans mon histoire, dans l’histoire de chacun de nous, pour que chaque homme et femme puisse la rencontrer et avoir la vie éternelle. Et cela est la foi : accueillir Dieu-Amour, accueillir ce Dieu- Amour qui se donne dans le Christ, qui nous fait vivre dans l’Esprit Saint ; se laisser rencontrer par Lui et avoir confiance en Lui. Telle est la vie chrétienne. Aimer, rencontrer Dieu, chercher Dieu ; c’est Lui qui nous cherche le premier, c’est Lui qui nous rencontre le premier. » [Angélus, 7 juin 2020]

Ce regard amoureux de Dieu, nous le rencontrerons dans l’éternité, mais, comme le rappelle le père Caffarel, avec Sa grâce nous pouvons le prévisualiser déjà en ce monde : « Je cherche Ton visage, chantait le vieux psalmiste. Il savait bien que son Dieu est une personne et non pas un soleil anonyme qui donne indifféremment sa lumière à toutes choses.

« Je cherche ton visage » — un visage, ce qui d’une personne se tourne vers une autre personne pour le dialogue d’amour. Je préfère dire, quant à moi : « je cherche ton regard », car notre Dieu est regard. Il est un regard subsistant. (…) Mais ce qui fait la noblesse de l’homme, c’est que déjà sur terre, en des instants de grâce, il peut percevoir I’intensité lumineuse, brûlante du regard divin, et qu’un jour, il peut connaitre le bonheur parfait à la vue de ce Regard, quand la grande porte s’ouvrira. » [Père Henri Caffarel in Aux Carrefours de l’Amour)

Bien qu’il appelle chacun en personne, il nous destine à marcher ensemble dans l’Église.

« Si nous marchons ensemble, jeunes et vieux, nous pourrons être bien enracinés dans le présent, et, de là, fréquenter le passé et l’avenir : fréquenter le passé, pour apprendre de l’histoire et pour guérir les blessures qui parfois nous conditionnent ; fréquenter l’avenir pour nourrir l’enthousiasme, faire germer des rêves, susciter des prophéties, faire fleurir des espérances. De cette manière, nous pourrons, unis, apprendre les uns des autres, réchauffer les cœurs, éclairer nos esprits de la lumière de l’Évangile et donner de nouvelles forces à nos mains. [CV Christus vivit, 199]

De même, en couple, quand les deux s’engagent à croître ensemble dans et par le mariage.

« Quand les couples exercent leur amour fraternel, petit à petit, leur cœur se dilate. Et pas à pas, leur amour conquiert le foyer, le carrefour, le pays. » [Père Henri Caffarel, L’Anneau d’or, mai 1956]

C’est un travail immense et souvent difficile. Surtout aux moments de crise, car dans la vie de famille tous les moments ne sont pas paisibles. Nous avons tous eu et nous aurons tous des moments de crise : crise familiale, crise conjugale, crise sociale, crise du travail, beaucoup de crises… Même la pandémie vécue en 2020 a été un moment de crise. Les moments de crise sont des moments de choix face aux décisions qu’on doit prendre, mais ils sont, par excellence, le moment de la fidélité : fidélité à Dieu, fidélité aux gens et aux engagements pris auparavant.

Des moments de paix et des moments de crise, des moments de lumière et d’ombre, des moments de douleur et de joie, des moments de deuil et de vie, des moments de persécution et de célébration. En tant que chrétiens, nous devrons apprendre à faire face à notre mission familiale en toutes circonstances, à partir de notre foi en Jésus Ressuscité,

« avec créativité et espérance, et en se disposant toujours au service, comme les serviteurs des noces de Cana, surpris d’être les collaborateurs du premier signe de Jésus, eux qui ont seulement suivi la consigne de sa Mère : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5).
Miséricorde, créativité et espérance font grandir la vie. » [CV Christus vivit, 173]

Jésus Ressuscité enracine notre foi, il est la contamination de l’espérance :

« II ne s’agit pas ici d’une formule magique, qui fait disparaître les problèmes. Non ! La résurrection du Christ n’est pas cela. EIIe est la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui ne saute pas par-dessus la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route sur l’abime, en transformant le mal en bien : marque exclusive du pouvoir de Dieu » [Message Urbi et orbi, Pape François, Pâques 2020]

Donc, suivre le chemin de Jésus Christ est toujours un motif de joie, de vrai bonheur et de grande récompense au Ciel.

Marie est le grand modèle pour une Église jeune, qui veut suivre le Christ avec courage et docilité. La force de son “oui” et la force de ce qu’il en soit ainsi” qu’elle dit à l’ange impressionne toujours. Ce fut le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, sans autre garantie que la certitude d’être la porteuse d’une promesse. Son « Je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38) est le plus bel exemple de ce qui se passe quand l’homme, dans sa liberté, s’abandonne dans les mains de Dieu. Que cet exemple vous émerveille et vous guide !

« Marie est la Mère qui veille sur ses enfants, sur nous, ses enfants qui marchent dans la vie souvent fatigués, démunis, mais souhaitant que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. Voilà ce que nous voulons : que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas. » [CV Christus vivit, 48]
Échanges sur le thème
  1. Comment essayons-nous d’entraîner nos âmes dans la prière de louange et d’action de grâces pour les dons que nous recevons de Dieu ? Donnons des exemples concrets.
  2. En quoi la pensée de la vie éternelle et de la beauté de Dieu est un soutien pour marcher en couple et rendre notre monde plus lumineux ?
  3. En quoi la lecture priante de la Parole de Dieu qui nous donne la certitude de l’Éternité nous aide-t-elle à préparer nos âmes pour traverser les crises, la souffrance et la mort ?