« Y-a-t-il une manière chrétienne d’être prudent ? »

Enseignement de la halte spirituelle pour hommes (Décembre 2021 - Ourscamp)

Quelle est la mission de la prudence ?
La prudence est la plus intellectuelle des vertus, la plus proche de la raison et de l’intelligence. Elle part des premiers principes moraux, que l’on appelle la syndérèse. C’est elle qui nous pousse à agir, à partir de la science morale, ce que je me propose de faire, mes objectifs, les moyens à prendre pour obtenir cette fin.
Il y a donc d’abord la délibération, la réflexion sur les moyens, qu’il faut estimer, jauger, juger, expertiser, ce que St Thomas appelle le conseil, puis il y a le jugement, la décision (ce que nous allons voir plus loin).

Père Laurent-Marie
Père Laurent-Marie

Le raisonnement entre en ligne de compte, mais aussi les passions de l’âme, l’affectivité, ce qui n’est pas mauvais en soi, sauf si l’affectivité est déréglée. L’appétit sensible ne doit pas être nié, mais il doit être rectifié et finalisé. La fin poursuivie doit être bonne pour que la vertu de prudence puisse exister. Voilà pourquoi le pécheur n’est pas prudent, il ne veut pas conformer sa vie à une finalité vertueuse. Il peut être habile, il peut singer la prudence, mais, s’il recherche son intérêt, la poursuite d’une finalité vicieuse, s’il emploie des moyens malhonnêtes ou indignes, il n’accomplit pas un acte vertueux et méritoire.

Plan de la conférence
  1. La prudence en elle-même : politique, familiale, militaire
  2. Les péchés contre la vertu de prudence
  3. Le don du Conseil